Revers professionnels : quand les échecs nous construisent

Publié le par Raphaëlle

J’étais plutôt bonne élève et mon parcours a été très linéaire jusqu’à la licence que j’ai obtenue à 21 ans et même jusqu’à l’année suivante quand j’ai intégré l’IUFM pour préparer le concours. Et puis patatras.

 

J’ai connu mon premier échec pro/universitaire à 22 ans, aux portes du concours. Il m’a manqué 3 points pour être autorisée à défendre mon travail à l’oral. Et je suis tombée de haut. Moi qui me voyais déjà professeure des écoles à 23 ans, fière de mon jeune âge et de ma réussite, il m’a fallu digérer ce revers.

J’avais souvent, toujours même, craint l’échec. Je manquais d’assurance. Mais j’étais habituée à réussir malgré tout. Alors, il m’a fallu me remettre en question et réviser mes plans pour l’avenir.

Je ne me souviens plus exactement de ce que j’ai ressenti mais à l’évidence, cela devait ressembler à une certaine honte, par rapport à moi et aux autres. Un sentiment de n’être pas capable quand d’autres avaient réussi.

 

Et comme souvent, ce ne fut que le premier d’une longue liste.

J’ai, par la suite, vécu 2 grands enchainements de déboires.

 

Le premier fut dans mes tentatives de réussir le concours de catégorie supérieure. Je ne sais même pas combien de fois je l’ai passé mais moult si ce n’est plus. Et chaque échec a été reçu comme une gifle. Je tombais chaque fois de haut, ce qui signifie, voyons les choses positivement, que j’y croyais à chaque fois. J’en conclus donc que l’échec précédent ne m’empêchait pas de rebondir, de me relever pour affronter le suivant.

Je suis pour le moins persévérante. Et l’abattement ressenti dans les premiers jours se mue implacablement en motivation à réussir malgré tout. Ne pas rester sur un échec, remonter à cheval, c’est la seule option.

Cet état d’esprit est valable dans cette situation car je croyais tout de même en mes capacités à atteindre mon but. Si les échecs s’étaient enchainés au point qu’il m’eut fallu réaliser que ce n’était pas pour moi, j’aurais (je l’espère) révisé une nouvelle fois mes plans pour me diriger vers des objectifs atteignables. Il faut quand même être réaliste. Optimiste mais pas utopiste.

Les concours ont suivi les concours. J’ai préparé, renoncé à des moments de vie sociale, persévéré, pleuré, douté, révisé… et j’ai fini par l’obtenir. Une réforme favorable m’a même permis d’exprimer mon talent (et hop, une petite fleur !!) et de mettre en valeur mon expérience (cette sacrée expérience de candidate) et j’ai fièrement pu fêter un 16 et un 17/20.

 

Le deuxième enchainement de déconvenues (oui, j’aime vous gratifier de synonymes) est en rapport avec le premier. Car une fois le concours en poche, il faut encore trouver un poste. Et là… j’ai souffert.

J’ai candidaté sur de nombreux postes en rapport, de près ou de loin, avec mes compétences et mes connaissances. Souvent, je n’ai même pas eu de réponse. Parfois, j’ai reçu des réponses négatives « malgré la qualité de ma candidature »… Il est arrivé que je ne comprenne absolument pas pourquoi je n’avais pas le droit à un entretien quand tout sur mon CV correspondait au poste. Mais que faire sinon serrer les dents ?

Et puis, il y a eu tous ces entretiens. Des tas et des tas de jurys, de jugements, de questions/réponses, d’espoirs et de regrets du style « oh merde, j’aurais dû dire ça plutôt !!! ». Et des tonnes d’échecs.

Souvent, je n’ai même pas eu de réponses. Parfois je les relançais et d’autres fois, fataliste, je laissais couler. De temps en temps, je recevais un appel et plus fréquemment un courrier (quelques semaines après l’entretien…) qui m’apprenait mon échec. Je n’avais pas convaincu sur telle partie, ils avaient trouvé mieux…

Des réponses-types, sans âme et qui ne m’aidaient pas à progresser.

J’ai vécu ces échecs avec plus ou moins de douleur et d’incompréhension. Je me suis sentie abandonnée, seule. J’ai pleuré et pesté un bon coup et je me suis relevée. Chaque fois un peu plus forte.

 

De toutes ces expériences, j’ai certainement appris beaucoup. Je suis en accord avec cette citation : « je ne perds jamais soit je gagne soit j'apprends » (Nelson Mandela). J’ai donc appris à accepter et à m’endurcir. J’ai appris l’humilité et la patience. Et j’en ai appris aussi sur moi : je suis forte et persévérante. Je suis quelqu’un. Vous êtes quelqu’un. Nous avons tous de la valeur. Les échecs ne nous définissent pas, ils nous construisent.

 

 

 

Publié dans Pas qu'une maman

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