Apprendre à s'écouter en toute bienveillance
S’écouter. Vraiment et sincèrement s’écouter. Entendre ses désirs, ses frustrations. C’est important. Et ça l’est de plus en plus.
Se pousser, c’est nécessaire. Il faut savoir sortir de sa zone de confort pour progresser et avancer. Pour découvrir. Oui, je suis convaincue qu’il faut se challenger mais sans aller au-delà du raisonnable, du supportable. Et là est la question : à quel moment ce qui était un peu difficile devient insupportable ? Quand doit-on choisir de cesser pour se protéger ?
Ce n’est pas aisé d’accepter ce qu’on ressent et d’en tirer les bonnes conclusions. C’est un exercice plutôt nouveau pour moi d’ailleurs car j’ai tendance à m’obliger, à me forcer. Sans quoi, je serai, par confort, restée seule dans mon coin. Mais je réalise que je dois peut-être aussi parfois écouter mes réticences, mes ras-le-bol. Nier ses ressentis n’est certainement pas la meilleure idée.
Je m’y suis essayée en conscience hier. Je me suis posée des questions sans me brusquer. Je me laisse le temps d’y penser et de décider. Sans pression. En mon âme et conscience.
Je vous plante le décor parce que la théorie, c’est bien joli, mais vous comprendrez mieux de quoi je veux vous parler si j’illustre, non ?
Et je vais vous parler sport. Le meilleur sport du monde, sans parti pris…
Le handball, ça a d’abord été un coup de cœur et une aventure amicale. C’était mon lieu de socialisation. Une bouffée d’oxygène pour une timide en apnée.
Puis je suis partie à Bordeaux rejoindre chéri et j’ai arrêté. J’ai oublié d’y penser.
Après 8 ans de désert sportif et 2 enfants, j’ai repris timidement en loisirs. Ce fut le début d’une vie sociale bien à moi. Ma soupape, mon exutoire, mon plaisir. J’avais enfin des copains à moi, indépendamment de mon couple.
Arrivée en Guadeloupe, j’ai dû choisir entre reprendre en compétition et renoncer. J’ai donc renoué avec le plaisir de jouer pour gagner. A mon petit niveau (je venais de fort loin, j’avoue, et je ne parle pas de kilomètres…), j’ai pu regoûter au plaisir du sport-compétition. Et j’ai adoré. Et à mon retour, j’ai repris et en loisirs (indispensable) et en compétition.
Voilà 7 ans que je dévale les montagnes russes. Je progresse mais je vieillis. Et surtout, je subis… J’ai souvent joué les matchs mais certaines saisons sont plus sélectives. Et cette année, c’est la dégringolade. Je ne suis plus sélectionnée sur les matchs. Pire, j’ai fait un match entier sur le banc.
J’en suis donc là. A me demander si le jeu en vaut la chandelle. J’ai versé plus de larmes que je n’ai souri les derniers temps. Absurde de m’infliger ça !!
J’en suis donc à sonder mon cœur et ma tête. A écouter mon âme.
Hier, je suis arrivée à l’entraînement dans le doute. J’ai débuté l’échauffement avec l’intention de mettre rapidement fin à cette mascarade. Puis j’ai pris du plaisir. Ce qui m’a fait à nouveau douter…
Je suis en paix avec ça, tous ses sentiments contraires, cette hésitation. Ce soir, j’y retourne avec la promesse de m’écouter. Un entrainement après l’autre, sans me contraindre à poursuivre si le cœur ne m’en dit plus.
Je ne veux pas prendre de décision dans la précipitation et sur un coup de sang. Je suis bien trop sage/âgée pour ça. Mais l’idée d’abandonner fait son chemin. Je l’ai verbalisée. Je lui ai donné vie. Quand je l’aurai totalement acceptée, je poserai sereinement dans la balance les sourires et les larmes. Je m’écouterai. Je ferai de mon bien-être ma priorité. Et je déciderai de ce qui est bien pour moi, de ce qui m’est acceptable et bénéfique.
La décision est la destination mais la réflexion qui m’y mènera est déjà, en soi, un processus positif.