La corrida... encore une esquive: olé!!!
C'est d'actualité… Non, je ne vais pas vous parler de guirlandes lumineuses et de listes de cadeaux. Mais ce sujet-là aussi est d'actualité. A croire que ça l'a toujours été d'ailleurs. Des textes de loi sont proposés, retirés, rejetés et encore proposés. C'est sans fin. Le débat est sans fin, cependant, le glas de la tauromachie n'a pas sonné.
Avant de vous donner mon point de vue (bienvenue chez moi), voyons quelle en est la définition.
Tauromachie : art de combattre les taureaux dans l’arène
Corrida : spectacle de tauromachie
Il y a, dans ces définitions, des termes dont on pourrait déjà débattre. Art ? Combattre ? Spectacle ?
Parce que la corrida fait partie intégrante de l’identité des territoires. Parce qu’il est question de culture populaire, de tradition… elle n’est toujours pas remise en cause.
J’ai réfléchi sur le sujet. Avant de me lancer dans une diatribe aveugle, j’aime bien prendre le temps de me poser des questions. Car si, naturellement et viscéralement, je me sens opposée à ce genre de pratiques, je dois essayer de comprendre les autres. Ceux qui la défendent.
Pourquoi conserver cette distraction ?
Nous l’avons tous lu quelques fois, la corrida est défendue au titre de la tradition.
« La corrida moderne doit ses fondements aux jeux taurins organisés pour divertir la noblesse espagnole au Moyen Âge. Les nobles organisaient entre eux des chasses aux taureaux et des joutes équestres pendant lesquelles ils attaquaient le taureau à l'aide d'une lance. »
Ce n’est pas de moi, j’ai trouvé cette explication sur internet. Il semblerait donc que cette tradition ait vu le jour au moyen-âge… Et nous nous savons tous très attachés aux traditions moyenâgeuses. Ah comme on aimait s’installer devant un bûcher pour voir fondre une sorcière !
Alors oui, la tradition, ça a du bon. Ça rassemble. Les traditions portent des valeurs que l’on se transmet, forgeant une identité. Elles sont souvent festives et donnent un sentiment d’appartenance. La tradition, c’est rassurant. Ça rythme, ça colore.
Il est bon d’avoir des traditions et même de s’en créer. Ça renforce le cercle des proches en excluant un peu le reste du monde. On se reconnait, on se souvient, on vibre.
De ce point de vue-là, je peux comprendre qu’on tienne à ses traditions. Et d’autant plus quand elles sont controversées car s’intensifie encore davantage le sentiment d’appartenir à un groupe, uni contre les autres.
Mais je me pose la question… Ne peut-on pas faire évoluer les traditions pour les rendre plus éthiques ? Plus humaines ?
Sinon, pourquoi ne pas avoir conservé nos bons gladiateurs qui savaient mieux que quiconque exciter les foules ? Pourquoi dénoncer les massacres de bébés phoques et de dauphins ?
Et pourquoi l’interdire ?
Vous pourrez me répondre que massacrer des bébés phoques, c’est autre chose. C’est violent. Il n’y a pas de notion de spectacle. Ce sont des bébés… Ou tout autre argument que vous trouverez valable et qui le sera dans une certaine mesure. Oui, mais chaque tradition pourra être défendue par des arguments qui tiennent plus ou moins la route. Comme chaque criminel a le droit d’avoir un avocat qui lui trouvera des circonstances atténuantes.
Pour autant, je pense, comme beaucoup d’autres, que la seule question est celle de la souffrance animale. Ou plutôt, la seule équation juste est le ratio entre souffrance et utilité.
Je ne suis pas végan ni même végétarienne. Ouh la la, non. Mais je tends à réduire ma consommation de viande par souci écologique et par respect pour le règne animal. Tout doucement, j’avoue.
Je suis même contre le véganisme dans la mesure où l’homme a quasiment toujours chassé et s’est donc presque toujours nourri de viande. Tout comme beaucoup d’animaux se nourrissent des autres. Et la mort de l’animal a alors un sens, une utilité. Elle n’est pas simplement un divertissement.
Tuer l’animal, de façon non douloureuse, quand il s’agit de manger, je suis ok. Mais le stresser, le blesser et le tuer pour faire briller les yeux des humains…
Non seulement ce « spectacle » ne me plairait pas mais j’ai du mal à comprendre que l’on puisse apprécier.
Les esquives, les costumes à paillettes qui écrasent les coucougnettes, les sauts de biche… je conçois. Mais la souffrance d’un être qui n’a rien demandé…
Mais je ne désespère pas. Les animaux sauvages sont désormais interdits dans les cirques. Décision datant à peine d’un an ! Les mentalités changent, lentement. Un jour, peut-être, les corridas changeront ou seront carrément interdites. On ne considérera plus que tuer un animal en le tourmentant est un art. On ne parlera plus de « combattre » quand il s’agit en réalité d’une bataille perdue d’avance pour l’un des belligérants.
N'hésitez pas à donner votre avis : le débat est une richesse !
Je vous laisse avec les paroles de Francis Cabrel… « est-ce que ce monde est sérieux ? ». Et si nous étions un taureau…