Perdre du poids: pourquoi ?
Toujours et constamment tiraillée entre fit et fat, je m’inflige une nouvelle période d’efforts dans le but de perdre du poids et surtout du volume. Mais pourquoi ?
Avant de répondre à cette question, je vous rappelle qui sont fit et fat.
Vous pouvez les imaginer en petits anges et diablotins, un sur chaque épaule.
Fit me pousse à faire du sport et à surveiller mon alimentation pour ne pas devenir molle et moche. Il m’oblige à ne pas me laisser aller. Il me motive.
Fat me rassure et me rappelle l’importance de profiter des bons moments de la vie. Il relativise et s’autorise des comparaisons flatteuses pour moi. Tu sais, du genre : t’es pas si mal pour une femme de ton âge par rapport à d’autres…
Ma vie est faite d’un équilibre fragile entre ces 2 conseillers. J’ai parfois envie de me laisser convaincre par fat mais la peur de plonger dans les abîmes du gras me tient éveillée.
Et depuis que j’ai commencé ce nouveau programme de 4 semaines et que j’ai un peu perdu de poids et de volume, j’ai reçu des phrases qui se veulent bienveillantes. « Tu veux perdre un os ? », « Tu es très bien comme tu es ! ».
Ça peut être agréable à recevoir et je comprends ces réactions que j’ai moi-même envers d’autres personnes mais ce n’est pas ma réalité. Et le voilà le pourquoi de tous ces efforts.
Mon image.
Il est vrai que lorsque je porte des vêtements adéquats, je ne semble pas grosse, je peux même peut-être avoir l’ai presque mince. Et l’image que je renvoie pourrait donc me satisfaire.
Mais je suis seule face à mon reflet. Ces bourrelets disgracieux qui entourent ma taille, ces cuisses trop épaisses qui se câlinent à chaque pas, ce ventre… surtout ce ventre qui fait sans cesse la course avec ma poitrine. Quoi ? Qu’est-ce que je raconte ? En position debout, lorsque mon ventre apparait clairement sous mes seins, qu’il les dépasse, je me sens mal.
Je vois le gras, le trop. Il m’agresse les yeux.
Et je regarde ces femmes minces et élancées avec envie.
A l’heure du body positive, je devrais bien me moquer de mon image mais au-delà de la coquetterie, il y a l’aspect pratique.
Mes vêtements.
Même si je ferme les yeux devant mon miroir, le textile ne ment pas. Il dénonce le laisser-aller sans détour.
Ma garde-robe est composée de vêtements allant des tailles 38 à 42 (il doit me rester quelques tailles 44, de l’époque post accouchement). Je pourrais tout simplement enfiler les vêtements à ma taille mais ils ne sont pas forcément à mon goût du jour.
Et j’ai naturellement plus envie d’acheter lorsque je me trouve plus mince. J’ai donc davantage de vêtements en 38 ou 40. Ils sont aussi plus récents.
Au bout de quelques temps, quand fat a gagné du terrain et que les kilos se sont à nouveau installés, je suis plus serrée dans ce pantalon et boudinée dans ce t-shirt. Et je finis par les abandonner au profit du 40/42. Avec regret. Et culpabilité.
Parfois, plus téméraire, ou vautrée dans le déni, je choisis quand même un vêtement devenu trop juste (la vérité est ailleurs, on le sait… ce n’est pas le vêtement qui est devenu juste car lui n’a pas fait de régime, c’est le corps qui est devenu injuste) et je rentre le ventre à m’en couper le souffle et je me retrouve devant le miroir le soir avec une trace violette et des stries au niveau de la taille.
Et voilà Fit qui se fait moins discret et qui me chuchote à l’oreille que ce serait chouette de pouvoir à nouveau utiliser tout mon dressing sans jouer au contorsionniste.
Mon bien-être.
On est entre nous, on se dit les choses : mieux vaut du muscle que du gras. Pas seulement pour paraitre ou pour profiter de ses pantalons mais également pour la santé et le bien-être.
Quand je suis plus lourde, plus grasse, moins musclée, mes genoux souffrent davantage, mon dos se plaint et tous mes tendons prennent le relais dans la douleur.
Je m’essouffle plus vite, je cours moins longtemps.
Ce sont des constats aujourd’hui. Mais j’ai conscience qu’avec les années, le poids ne sera que plus pénalisant pour ma santé. Si je ne me prends pas en main à mon âge, alors que tout est encore presque possible (presque parce que le ventre, lui, semble bien installée et indélogeable), qu’en sera-t-il demain ?
Et effectivement, avec quelques centimètres envolés et un chiffre légèrement plus petit sur ma balance, je me sens déjà nettement mieux. Plus vive, dynamique.
On pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts (Guy de Maupassant)
C’est bien là le plus difficile. Plus difficile que de tenir 4 semaines. Plus difficile que de garder la motivation ponctuellement : la durée.
Et je ne me fais pas d’illusion, je sais que ce mode de fonctionnement ne durera pas. Je vivrai des coups de mou, des moments de relâchement. Je me laisserai séduire par fat et ses arguments sucrés.
Il ne faut pas croire que les efforts d’un jour sont les résultats de toujours. Il ne faut pas vivre dans l’illusion. Je préfère vivre dans la satisfaction d’avoir atteint des objectifs et changé un peu mon mode de vie tout en restant dans l’équilibre que m’offrent fit et fat.
La vie est faite de hauts et de bas. Il ne faut simplement pas s’épuiser à viser le haut, au risque de retomber trop rapidement, ni s’autoriser à rester en bas. Vivre dans la nuance et poursuivre le chemin, des hauteurs vers les profondeurs et des profondeurs vers les hauteurs.