Les réseaux sociaux et moi

Publié le par Raphaëlle

Les réseaux sociaux : l’antre du diable ?

Je suis sur les réseaux sociaux, Facebook et surtout Instagram, depuis quelques années maintenant. Compte public en tant que Mimamanmimoi, je m’expose et j’expose aussi ma famille, avec leur accord.

J’essaie de conserver une ligne de conduite : je ne publie pas de photos ou vidéos qui pourraient porter préjudice à qui que ce soit, je demande l’avis des uns et des autres avant d’afficher leur trombine, j’évite ce qui pourrait indiquer où nous habitons, je n’ai dévoilé le vrai prénom des enfants qu’à leur 16 ans révolus avec la bénédiction de chéri…

 

J’ai cependant été moins présente ces dernières semaines. Je réfléchis, je doute et je me lasse parfois, comme tant d’autres instagrammeurs. On entend désormais régulièrement parler des risques liés à une telle exposition (toute modeste à mon niveau) notamment pour les enfants. Et certains commentaires (réflexions ?) autour de moi m’ont amenée à prendre le temps d’une réflexion qui n’est pas encore achevée. Et voici ce que j’ai entendu :

 

« Tu te kiffes ».

Oui et non. Clairement, l’exposition me permet de mieux m’accepter. Je poste les photos qui me mettent en valeur et je gagne confiance en moi.

J’ai toujours aimé photographier les autres mais il m’est plus difficile de me faire photographier. J’aime rarement le rendu. Et alors que j’essaie de guider mes sujets de photographie en leur proposant des mouvements ou en essayant de les faire sourire pour un rendu plus naturel, personne ne se donne cette peine pour moi. Et on sait tous à quel point il est difficile de poser.

C’est pourquoi je suis adepte du selfie.

Et je poste aussi des images moins valorisantes et cela me permet de relativiser et de m’accepter telle que je suis. Je porte un regard un peu plus indulgent sur moi-même après avoir été très sévère. Je sais que cela rassure aussi les personnes qui me suivent et je me sens plus légitime quand je montre la moche réalité aussi.

 

« Tu te montres donc tu dois accepter tous les retours ».

Oui et non (non, je ne suis pas normande mais la binarité ne s’applique pas). Vaste sujet.

Bien-sûr, j’accepte les avis divergents. Lorsque j’évoque des sujets (sensibles ou pas) et que j’émets un avis, je suis ouverte à la discussion. Mais il n’est pas question d’accepter d’être critiquée sur ma personne (ça n’est que très rarement arrivé, heureusement). De la même façon, vous pourrez débattre avec un convive lors d’une soirée mais vous n’irez pas lui dire qu’il est gras, que c’est un con, comme ça de but en blanc.

Chacun peut bien penser ce qu’il veut de moi mais il n’a pas à m’attaquer. Il peut discuter ou partir. Après tout, rien n’oblige qui que ce soit à suivre une personne qu’il n’aime pas, n’est-ce pas !

 

« Tu mets tes enfants en danger en les exposant ».

J’ai déjà évoqué ce sujet en introduction. J’ai toujours fait attention à ne pas publier des images ridicules, gênantes ou qui en dévoileraient trop.

Si je ne m’étais pas imposée cette ligne de conduite, vous auriez pu lire beaucoup plus d’articles sur l’éducation. Nous avons vécu des tas de situations qui, j’en suis certaine, auraient intéressé les curieux et les parents démunis. Mais je ne l’ai pas fait, par respect pour mes enfants.

Et je voudrais rajouter une autre vérité : j’étais naïve. Comme beaucoup de parents, j’ai publié des photos de vacances (sur mes réseaux privés) avec des enfants en maillot de bain par exemple. Je ne voulais que partager notre bonheur et faire participer les gens qui sont loin. Je n’y voyais absolument aucun vice.

Malheureusement, nous n’ignorons plus les dangers de balancer sur le net des photos d’enfants et des informations relatives à nos absences (et encore, petit bémol : nous avons toujours quelqu’un à la maison quand nous partons alors je continue à partager en temps réel nos escapades et nos voyages). L’innocence nous a quitté en partie car le vice est partout. Triste monde.

 

« Il y en a qui publie même quand ils vont aux toilettes »

On ne m’a pas expressément reproché de raconter l’insignifiance de ma vie mais au travers de ce genre de phrases, on comprend bien qu’on est un peu visé.

Je fais souvent des stories banales mais qui ont, d’après moi, un sens. Les personnes qui me suivent sur les réseaux sont en grande partie des mamans. Et soit elles se retrouvent dans mes publications, soit elles se projettent. Ou, tout simplement, nous nous reconnaissons comme des copines virtuelles et le quotidien installe une proximité, un partage.

Encore une fois, ceux qui ne sont pas intéressés peuvent passer leur route. Pas de problème.

De fait, j’apprécie de voir l’une en compagnie de sa fille jeune adulte, une autre qui surmonte ses problèmes de santé en gardant le sourire, celle-ci qui vit en Martinique ou une famille nombreuse simple, vraie. J’aime suivre les efforts sportifs de celle-là, les chats d’une autre. Et dans la banalité d’une storie, je peux me voir en miroir. Je les comprends, parfois pas. Comme les gens que je côtoie physiquement.

 

 

Je ne sais pas si je vais poursuivre, combien de temps. Ce que je vais partager et ce que je vais garder. Je continue à me poser des questions et je continuerai encore.

Mais finalement, à la fin de cet article, je crois que j’ai répondu à une question.

Ai-je envie de continuer à partager ? Oui. J’en ai envie et je crois que j’en ai le droit.

Naturellement, je suis ouverte à la discussion. N’hésitez pas à me donner votre avis !

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