Décidément, le tram...
Le tram est décidément source d'inspiration... et de transpiration... de conspiration?
Fin de journée de travail, j'attends sagement à la station. Le premier tram qui passe indique station X -4. Etrange, en temps normal il va plus loin (ben jusqu'à X ou X+2). Je passe mon tour, j'attends le suivant: 7 minutes. Je grimace. Oui, c'est rien 7 minutes à l'échelle de l'espace-temps et même d'une vie. Pas grand chose à l'échelle d'une année et ses 365 jours, ou 525 600 minutes. Ca commence à faire pas mal à l'escabeau d'une journée et encore plus au marche-pied d'une fin de journée après 8 heures de travail...Oui, je sais c'est rien 8 heures de travail par rapport aux horaires d'un médecin ou d'un ministre (quoi que...) et puis j'ai de la chance de travailler moi... Mais euh!!! Laissez-moi me plaindre un peu euh!
C'est donc 7 minutes plus tard que je pénètre dans le wagon surpeuplé. Eh oui, il y a du monde: 20 000 selon les usagers irrités et 102 selon les responsables de la société de transport. Bref, il y a du monde car c'est un peu l'heure de pointe (finalement, on est quand même nombreux à avoir du travail) et dans le tram, il y a aussi un vélo. Pas bien! C'est pas autorisé ça aux heures d'affluence. Un jour, j'ai même vu deux jeunes rentrer avec leur mobylette (pour leur défense, la fréquentation était presque à néant). Message du conducteur au micro: "je rappelle que les engins motorisés ne sont pas autorisés dans les wagons". Ils ont dû se sentir visés (hyper vifs les gars) et les voilà qui râlent dans leur barbe que leur engin est certes motorisé mais moteur éteint. Le conducteur insiste et ne démarre pas. Les rebelles à 2 balles résistent. Duel. Guerre froide. Musique de western...Finalement, le monsieur gagne, les jeunots perdent et sortent. 1/0.
Mais aujourd'hui, le vélo est bel et bien à l'intérieur et prend beaucoup (trop) de place.
Et puis il y a les gens sacs au dos qui bougent et bousculent. Grrrrrr, je donne une poussette et claque ma langue contre mes dents. Et il y a ce jeune homme qui lit. C'est plutôt une activité que je soutiens en temps normal mais pas quand le livre essaie de me balafrer le front. Et évidemment, il y a les valises. Logique quand on fréquente le tramway qui passe par la gare et l'avantage, c'est que tout le monde y descend! Et hop, une place assise pour la semi-vieille qui se prend pour une jeune.
Je ne me plains pas trop, le tramway est climatisé... Sauf que, je n'en aurai pas trop profité. Problème technique sur la voie, le tram s'arrête à ... X-4. Conspiration??? Et merde pour les 7 minutes perdues pour rien! J'avais raison de râler, et toc.
Bon ben, une fois de plus, je choisis l'option "marche nordique" mais sans les batons, j'avais pas prévu...
Après 21 minutes et 6 secondes de marche, je vois ma bonne humeur qui s'éloigne encore un peu plus, et elle s'échappe au rythme du tram qui vient de me passer devant et qui rapetisse sous mes yeux furibonds.
Heureusement, j'avais appelé à la rescousse mon mari, qui, par chance, était dans les parages. Et justement, mon chéri arrive, tel un sauveur avec son véhicule climatisé. Cool. Petit bonus: dans sa voiture, pas d'homme en t-shirt de poils ni de livre agressif. Il me dépose au parking ou m'attend ma voiture à moi (en plein soleil, pff). Bientôt chez moi...
Ah mais non, c'est pas fini! Alors que je me brûle les mains sur mon volant, je suis à l'arrêt derrière un véhicule à la barrière. Le monsieur s'acharne, passe son ticket sur le lecteur, dans la fente, ça rentre pas, encore, sur le lecteur... Je m'impatiente et pendant que j'observe, indécise, le manège de mes derniers chieurs de la journée, je me demande si j'interviens. Si je passe ma carte, ne serai-je pas bloquée à mon tour? Je descends quand même de mon étuve et je bataille 2 secondes avec le ticket. Mais dites-moi, monsieur le touriste (ben oui, des touristes), avez-vous appuyer sur le bouton d'appel? Non? Faisons-le alors. J'appuie, la dame répond, elle ouvre la barrière, je peux enfin rentrer dans ma maison à moi!!!
Bref, j'ai pas fini de prendre le tram et de vous raconter ma vie.