Frustration
Bon, je vous avoue, j’avais très envie de vous écrire un petit article avant de partir (histoire de rester dans vos mémoires un jour ou deux) mais il me manquait quelque chose : le sujet. Pourtant, il y en a tout plein des sujets quand on est une maman et des rigolos et des plus graves mais qu’on peut toujours rendre amusant (car on peut rire de tout, si, si, je vous montrerai). Alors j’ai cherché : dans ma tête, sur mon ordi et même sous la table (parce qu’on trouve toujours plein de choses sous la table quand on a des enfants) mais non. Et puis, comme souvent, c’est mon quotidien qui me l’a donné…
Parlons donc frustration. Vaste sujet. Alors je pourrais vous parler de ma frustration à moi parce qu’elle est bien réelle. Des frustrations des mamans en général même. Notre vie entière n’est-elle pas FRUSTRATION ? Je suis frustrée de ne pas dormir 15 heures par nuit et de ne pas pouvoir faire ce que je veux quand je veux. Je suis frustrée de devoir finir de ranger la cuisine au lieu de m’installer devant le début du film. Je suis frustrée de courir chez le médecin, le kiné, le judo… alors que je veux juste m’asseoir comme une grosse loque devant une série moisie ou lire un livre.
Oui mais non. La frustration en question est celle de mon fiston. Nous, les parents, jouons un rôle déterminant dans l’enseignement de la frustration à nos rejetons. C’est une leçon essentielle pour qu’ils puissent vivre en société et accepter toutes ses contraintes sans se transformer en Godzilla défendant ses petits.
Et par expérience, je peux vous dire que la frustration doit être distillée régulièrement, à petites gouttes, comme un poison salvateur, un antidote produit à partir de l’agent pathogène. Quand on stoppe la perfusion de ce vaccin, l’enfant ne fabrique plus d’anticorps. Tout se passe alors parfaitement bien tant qu’il n’est pas confronté au mal mais quand celui-ci resurgit, quand on refuse quelque chose au patient, il réagit alors violemment au poison. Il ne supporte plus la frustration. Le remède ? Reprendre le traitement de fond, léger mais sur la durée.
Malgré mes grands principes (qui n’en n’a pas ?), j’ai failli. Les grands me donnant satisfaction, je les ai récompensés en accédant à leurs diverses requêtes. Normal, non ? Oui et il est bien entendu important de reconnaître et gratifier les comportements positifs. Mon erreur aura été de dire oui à trop de choses et pendant plusieurs jours.
Le petit a vite pris l’habitude de demander et d’avoir et il m’a été de plus en plus difficile de refuser ce que j’avais accepté la fois précédente. Et le petit est devenu plus exigeant et plus susceptible. Et quand, au lieu de lui offrir un joli oui, j’ai discuté sa sollicitation, je l’ai vu se décomposer et se fermer. Une fois. Deux fois. J’ai menacé de sévir devant un tel comportement mais cela n’a pas suffi. Et j’ai compris…
Mon enfant fait une rechute ! Vite, le remède !!! Et hop, je lui balance une petite frustration (avec explications tout de même) et il part en faisant du bruit. Moi j’aime pas le bruit !!! Et surtout, je n’apprécie pas son attitude. Et hop, je le fais redescendre. Il est contrarié. Pas grave, ça fait partie du jeu. Et hop, une punition !
Conclusion : la frustration ne doit être arrêtée sous aucun prétexte. Je vais reprendre le savant dosage entre récompense et frustration, entre gentil flic et méchante maman. Je vais recommencer à refuser de temps en temps, sans raison parfois, pour les immuniser totalement et que, une fois adultes, ils ne rechutent pas.