La fabuleuse aventure du sac-à-dos qui voulait se libérer-délivrer!!!!!
Il était une fois (pas deux heureusement), un sac à dos qui en avait plein le dos de rester sur celui du jeune garçon et qui nourrissait des rêves d’aventures. Alors qu’on venait de l’obliger à avaler tout rond un survêtement tout neuf, avec son étiquette en plus, il chercha le courage de fuir.
Balloté, violemment saisi par une seule lanière, jeté négligemment au sol et méprisé par son propriétaire, il n’en pouvait plus. Lors d’un trajet en bus, il saisit la première occasion de liberté, profitant de l’inattention chronique du collégien et se dissimula EN PLEIN MILIEU (pardonnez-moi, c’est ma mauvaise foi de maman qui s’exprime), certain que le garçon étourdi ne le verrait pas.
Et tandis que l’enfant rentrait chez lui, léger, le sac-à-dos commença son aventure aussi passionnante que mystérieuse et que nul homme ne connaitra jamais vraiment.
A la maison, maman interrogea son fils : où est ton sac ? Euh, ben, je sais pas. Je comprends pas, je l’avais.
Il chercha et ne trouva pas, évidemment. Après réflexion, il accepta l’idée que peut-être, effectivement, il l’avait oublié quelque part et peut-être même chez son copain. Ok, on avance.
Le lendemain, renseignements pris auprès du dit copain, le fils dut admettre qu’il n’avait pas oublié son sac-à-dos chez son pote. Maman bouillait, papa fulminait. Au collège peut-être ?
Le surlendemain, renseignements pris auprès du collège, le fils fut contraint de reconnaitre qu’il n’avait pas abandonné son sac-à-dos dans l’établissement. Maman rageait, papa bouillonnait. Dans la rue peut-être ?
Le lundi suivant, après un week-end où tombèrent les punitions (ben oui quoi, faut marquer le coup, non ?), mon je-m’en-foutiste s’en alla sereinement en cours et maman téléphona aux objets trouvés. Au cas où… Mais les autorités communales n’avaient pas de sac-à-dos répondant au portrait de notre héros. Fail. Perdu à jamais ou volé ou… l’heure était au recueillement et à l’acceptation. Sac-à-dos n’était plus et fiston n’aurait qu’à porter le moche survêtement qu’il n’aime pas.
Une semaine passa. Papa et maman étaient toujours contrariés. Mais où est sac-à-dos ? Comment juste renoncer ? Que fait-il ? Que vit-il ? Papa remit donc l’affaire sur le parquet flottant (petit jeune homme n’a pas de tapis) et questionna, cuisina même la chair de sa chair jusqu’à ce qu’elle s’attendrisse assez et lâche dans un souffle : peut-être dans le bus ? Arghhhhhhhh, grrrrrrrr !!!
Un nouveau lundi se leva. Le sac-à-dos continuait son aventure et mon numéro 2 poursuivait son petit bonhomme de chemin. Maman décida d’appeler les services de transport en commun, malgré les railleries de son homme. Ben on sait jamais hein ! Elle composa le numéro, mi-optimiste, mi-résignée. Quand soudain…
Les bonnes nouvelles se produisent parfois, il suffit d’y croire très fort (et d’avoir une incroyable chance). Le sac-à-dos avait été retrouvé, il nous attendait sur une étagère, transi et seul…
Un petit détour aux objets trouvés après le travail et voilà sac-à-dos dans les mains de maman. Mais qui des deux était le plus heureux ? Maman qui retrouvait le contenant et le contenu (un survêtement toujours aussi neuf et arborant toujours sa grosse étiquette) ou le sac, piteux et honteux, qui avait finalement passé deux semaines sur une étagère entouré d’objets délaissés ?
Ainsi s’achève la folle aventure du sac-à-dos fugueur. Mais l’histoire se poursuit le lendemain des retrouvailles quand le pré-ado bataille pour rester en short pour le cross du matin alors que les températures sont presque polaires (c’est peut-être parce qu’on revient des Antilles mais moi j’ai FROID !!!). Je râle, j’insiste et devant la résistance de l’enfant, je me pose la question. Etait-ce réellement un désir d’évasion du sac-à-dos (ou un oubli, mouais) ou le chenapan a-t-il fait exprès d’abandonner son sac pour ne pas avoir à porter le vêtement neuf??????
Mieux vaut ne pas tout savoir… N’est-ce pas ?