L'internat: une alternative?
Le tableau des punitions n’ayant pas eu le succès escompté et le fiston ayant décidé de continuer ses bêtises, je me suis trouvée dans l’obligation de prendre LA décision que je rejetais depuis l’année dernière.
Perdu devant l’ampleur que prenait la perdition du jeune homme et impuissant face à mon désarroi quand je suis seule la semaine à gérer (ou subir), chéri a souhaité que l’on inscrive son rejeton à l’internat dès sa première année de collège. Nous avons utilisé cet argument comme levier, comme épée de Damoclès au-dessus de la tête blonde durant presque toute l’année dernière.
Il était en sixième, semblait enfin se fixer en amitié et il désirait plus que tout ne pas perdre ses « potes ». Nous avons donc pensé qu’il se reprendrait face à la crainte de devoir à nouveau changer d’établissement et de s’éloigner de ses amis. Mais c’est notre espoir qui s’est éloigné. Petit à petit.
J’ai pourtant tenu bon, à coup de disputes conjugales et de crises filiales. J’ai insisté pour lui laisser une autre chance. Et cela pour 2 raisons.
La première, c’est que je ne me sentais pas le cœur, effectivement, de le séparer de ses camarades au risque de le fragiliser socialement. Il me paraissait important de conserver ce délicat lien qui prouvait qu’il avait évolué et qui lui faisait tant de bien.
La deuxième raison qui me faisait repousser l’internat, c’était (et elle me fait encore peur, j’avoue) que cette décision est un peu celle de la dernière chance. Et s’il ne s’adaptait pas, s’il continuait à mal se comporter ou si cela devenait pire encore ? Que nous resterait-il comme solution ?
Pour autant, il m’a fallu me résigner. Ce fut un dimanche comme tant d’autres. Numéro 2 n’avait fait ses devoirs qu’à moitié (ou au quart) et sous la contrainte. Et quand nous avons voulu lui faire apprendre sa leçon d’histoire… il ne l’avait une nouvelle fois pas écrite. Quelques phrases malheureuses se perdaient dans son grand cahier à grands carreaux et il ne les avait même pas apprises. Evidemment. Pour quoi faire ? A quoi bon apprendre le dixième quand on n’a pas le reste ? Et à la question du pour quelle raison il n’avait pas copié son cours, il nous a répondu le plus simplement du monde qu’il avait préféré discuter avec les copains.
Cet épisode, noyé au milieu des autres tous aussi énervants pour une maman (et un papa), fut la gouttelette d’eau qui fit déborder la piscine (voyez comme j’avais été « patiente »). Et c’est ainsi que j’ai accepté l’idée. Contre ma volonté profonde. Mais avec raison et résignation.
Les premiers jours furent assez difficiles. La bataille faisait rage en mon moi intérieur. Ai-je raison ? Ne devrais-je pas ? Que faire d’autre ? Et au fur et à mesure, l’idée s’est installée jusqu’à prendre ses quartiers.
Après quelques recherches et un contact intéressant, nous avons monté un dossier de préinscription, sagement planqué dans mon sac à main, prêt à être envoyé. Et il le sera, envoyé. Impossible de revenir en arrière.
Non, je ne renoncerai pas et numéro 2 nous confirme chaque jour que nous avons pris (espérons) la bonne décision. Et quand j’ai reçu sa quatrième colle d’affilée (4 à la suiiiiiiiittte !!!!!!) ce samedi, je me suis redit « oui, il a choisi. Voilà un an qu’il connait le risque et il n’a jamais essayé de redresser la barre. »
Bien-entendu, nous avons pris cette décision en associant le rebelle. Il n’a pas choisi à proprement parler mais en refusant de travailler un minimum et de se comporter comme un enfant civilisé, malgré la menace qu’il connaissait parfaitement, il a lui-même signé son dossier de préinscription, non ? Et il l’accepte, bon gré mal gré. Comme le reste, il se résigne parce que c’est plus simple que de prendre en main des changements, de faire des efforts.
Alors pourquoi culpabiliser encore ? A moi d’accepter aussi cet échec, cet éloignement probable et peut-être une évolution positive ?