Rééducation périnéale: l'instant glamour
9 mois, 17 kilos, des nausées, des vergetures, des jambes gonflées (et un mari aussi), des larmes, des doutes, des douleurs articulaires, des frustrations... voilà encore le meilleur de la procréation. Car vient ensuite l'accouchement (ah ben non, ce n'est pas une sinécure) et le pire du pire : les 20 ou 25 années qui suivent.
Et entre les 2, entre l'épreuve physique ultime qu'est l'accouchement et l'épreuve morale qu'est l'Education, il existe un moment glamour et resourçant : la rééducation périnéale. Mais quel joli programme !!!
Oui, les grossesses et les accouchements font quelques dégâts qu'on essaye tant bien que mal de réparer ou au moins de réduire. Ainsi, elle nous est proposée (fortement conseillée) et je confirme : mieux vaut la faire pour retrouver un périnée de jeune fille (ou au moins pour ne pas devenir consommatrice de couches pour adultes) .
Bien que l'utérus se soit à peu près remis à grands coups de contractions hyper douloureuses et post accouchement (et notamment au moment où l'enfant est au sein histoire de nous obliger à supporter la douleur sans hurler et tout casser), le périnée lui est en vrac et il n'a plus envie de faire d'efforts après ce qu'on vient de lui faire subir. Mais nous on a bien envie qu'il se reprenne histoire de ne pas s'uriner dessus à chaque secousse ou activité physique ou à chaque fou rire ou, plus sûrement, à chaque fois qu’on crie sur nos enfants en sautant sur place ou en montant les escaliers tel un moineau blessé poursuivi par un chat zélé.
Première étape : trouver une sage-femme. Au hasard en lançant une fléchette sur l’annuaire (quoi ??? il est en ligne ??? bon, ça craint la fléchette sur l’ordi) ou sur recommandation ou tout simplement près de chez soi. Car on a rarement déjà une sage-femme dans son répertoire. Deuxième étape : aller en pharmacie pour récupérer une sonde. Franchement, j’aurais bien troqué l’ordonnance pour ma vilaine sonde contre une pour des médicaments anti-constipation, limite plus glorieux. Et c'est parti.
Les professionnelles (pas vu d’homme sage-femme mais ça doit bien exister) ont plusieurs façons de procéder.
Pour numéro 1, la sage-femme positionne la sonde, la branche et en-avant Guingamp ! Tu sens le bidule frémir dans ton intimité pendant que de jolies courbes se dessinent sur le moniteur. Et ça fait des vagues et des creux et tu es sensée accompagner le mouvement en imaginant une grotte ou je ne sais quoi, « et les parois verticales doivent rencontrer la porte en faisant des tourbillons inversement orientés… ». Bref, rien compris mais on dit oui madame et on fait semblant de contracter.
Pour numéro 2, j’ai trouvé une adepte du manuel. J’y mets 2 doigts gantés, je ferme les yeux et je t’aide à visualiser. Et les exercices, tu les fais comme ça. Alors au moins elle prend du temps pour toi mais c’est pas le moment le plus relax de ta vie. Et elle a beau faire la conversation, tu ressens comme une gêne.
Pour numéro 3 (c’est un peu comme chez la famille ours et moi je suis Boucle d’Or), j’ai trouvé le mélange des 2 méthodes. Un peu de sonde et peu de manuel. Je me sens accompagnée et moins mal à l’aise. Peut-être me suis-je aussi habituée et la motivation après 3 grossesses et 3 accouchements est un peu plus… disons… impérieuse. C’est toujours pas mon moment préféré et avec les 3 enfants dans le cabinet, et même s’ils sont sages (non c’est vrai, ils ont été adorables), je ne suis pas des plus détendues.
Mais quelle que soit la méthode, les consignes sont unanimement les mêmes : il faudra continuer les exercices chez vous, hein ! Et je l’ai fait !!! Pendant au moins… 3 ou 4 jours ! Non mais ok, ça ne demande pas beaucoup de temps, zéro investissement matériel, c’est discret… tout ça tout ça… mais c’est chi***. Et entre ramasser les jouets, donner le sein, amener les grands à l’école, préparer le repas, faire les courses, ramasser les jouets, nettoyer les toilettes, changer la couche, gronder les grands, coucher tout le monde, repasser, ramasser les jouets, oui je sais c’est la troisième fois que je l’écris, mais personne n’a lu aussi loin, si ? Bref, dans une vie de maman, trouver un moment de calme et se poser dans le canapé en se concentrant sur son périnée pour faire des vagues et des contre-vagues, ça n’arrive pas souvent. Et, très vite, on n’y pense plus jusqu’au jour où on pique un fou rire et on doit se précipiter aux toilettes… trop tard.
Rassurez-vous mesdames, au fil du temps et en reprenant le sport notamment (mais pas trop tôt), on arrive souvent à améliorer la situation. Ce qui ne m’empêche pas d’être désormais prudente en anticipant (passage aux WC avant l’effort). On ne sait jamais !