Non, je n'élève pas mes enfants de la même façon

Publié le par Raphaëlle

Nous élevons tous nos enfants de la même façon… Non.

Nous essayons de les élever de la même façon… Non.

Non, non et non. Car si nous ne transigeons pas avec certains principes, si nous gardons un fil rouge rigide, l’éducation que nous donnons à nos enfants fluctue inévitablement.

Pour mille raisons, nous ne les élevons pas de la même façon.

Et parce que nous prenons conscience de certaines erreurs ou que nous prenons confiance sur certains sujets, nous n’essayons même pas de les élever tous pareillement. Il serait en effet discutable d’abandonner ce qui nous semble bon et efficace et, au contraire, de réitérer ce qu’on a analysé comme des défaillances.

 

Je ne transige pas sur…

Il y a des règles de bases, une ligne de conduite obligée. Ainsi, je ne transige pas avec la politesse et le respect de l’autre. Je n’ai accepté d’aucun de mes enfants qu’il se moque ou qu’il dénigre. J’essaie de leur apprendre l’empathie. Je les mets virtuellement dans la situation de l’autre en leur demandant comment eux vivraient ces instants.

Il est si facile de juger et de rire ! Je tiens à ce que mes enfants ne deviennent pas des gros cons (oui, je le dis) sans réflexion.

J’exige aussi qu’ils soient polis avec tous et à tout moment. Un enfant ou un adulte impoli, ça me hérisse le poil. C’est désagréable et ça engage mal une relation ou une discussion.

 

Chéri et moi tenons aussi beaucoup à ce qu’ils intègrent la valeur du travail et de l’effort. Être fier de soi et ne dépendre de personne. Construire soi-même sans attendre de l’autre. Nous mettons du cœur à leur montrer l’exemple.

 

J’évolue sur…

J’évolue dans certains domaines. Avec l’âge et l’expérience, on devient plus détendu. Les pleurs, les caprices, les claquages de portes… Ca m’énerve toujours mais moins. Je relativise.

Je sais qu’à tel âge, l’enfant réagira plutôt comme ci et comme ça. Et puis ça passera. Je me mets un peu plus à sa place d’enfant, j’essaie de le comprendre, un peu, sans jamais perdre de vue que mon rôle est de l’éduquer. Alors, oui, les hormones le titillent et il est un peu sur les nerfs mais non, je n’accepte pas les gestes d’humeur et je le lui dis.

 

Et c’est peut-être là la grande différence avec la moi d’avant. Aujourd’hui, je dis. Hier, je hurlais. Il m’arrive encore de crier mais moins, moins fort, moins longtemps. J’ai évolué dans la forme, pas dans le fond.

 

J’illustre : anecdote

En rentrant du travail ce lundi, mes 3 numéros se plantent devant moi. Les grands ont l’air plutôt impatients. La petite est dans ses petites tongs, tête basse, yeux larmoyants. Et voilà qu’ils m’apprennent que numéro 3 a joué avec des allumettes dans sa chambre. Pour preuve, ils brandissent une boîte dans laquelle toutes les allumettes sont craquées.

Je vois bien qu’elle sait qu’elle a fait une grosse bêtise mais, après avoir demandé à ses frère et sœur de quitter la cuisine, je ne manque pas de prendre ma grosse voix et de lui expliquer la vie (et la mort au passage).

Autrefois, j’aurais surtout été en colère. Je serais sûrement montée dans les tours, un peu hystérique. C’est surtout la peur qui me guide dans ces moments-là. Une maman n’a pas besoin d’aide pour imaginer le pire alors là… dans notre maison pleine de poutres en bois…

Aujourd’hui, j’étais surtout déçue. J’avais envie de lui faire comprendre le risque qu’elle a fait courir à elle-même et à tout le monde. J’aurais voulu, simplement, lire dans ses yeux que, évidemment, elle retiendrait la leçon à vie. Et elle-même devait le penser sur le moment, mais la réalité c’est qu’ils oublient, qu’ils sont insouciants, qu’ils se croient indestructibles. Et j’avais tellement de peine en me disant juste qu’elle pourrait recommencer ou qu’elle ferait une autre bêtise, un autre jour.

Pour autant, je l’ai grondée. J’ai insisté sur la dangerosité de son geste et je l’ai punie.

Je n’ai pas hurlé, pleuré. Mais j’ai gardé la ligne de conduite. Je n’ai pas réagi comme je l’avais fait avec son frère quelques années plus tôt. Je l’élève différemment. Mais tout en conservant l’essentiel.

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