Protéger ou faire confiance?

Publié le par Raphaëlle

Quand on devient parent, on s’impose des tas d’objectifs et la société elle-même nous impose de nombreuses obligations. Nous devons éduquer de petits citoyens respectueux. Nous devons les nourrir, leur donner accès à l’enseignement et nous devons surtout les protéger. Les protéger des caries et des maladies, leur éviter des mauvaises rencontres, les préparer aux dangers d’internet…

Oui, la première de nos obligations est certainement la sécurité de nos enfants. Et d’abord les garder en vie. Tout simplement. Et si cela semble facile, ce n’est pas toujours le cas.

Comme je l’ai écrit récemment sur une de mes publications Instagram, les mamans espèrent le meilleur pour leurs enfants mais imaginent toujours le pire.

 

La peur n’évite pas le danger.

Alors celle-là, je l’ai souvent entendue et je me la suis souvent répétée. C’est bien vrai ça que la peur n’évite pas le danger ! Mais elle le réduit considérablement non ? C’est un peu comme « l’argent ne fait pas le bonheur » mais on est tous d’accord que c’est un peu plus facile d’accéder au bonheur quand on n’a pas de problèmes d’argent.

Donc oui, je pense que la peur permet, sinon d’éviter, au moins de réduire le risque. C’est d’ailleurs sa fonction, non ?

Avoir peur, cela signifie que notre cerveau nous prévient d’un danger. Il nous alerte afin que l’on fasse preuve de prudence. Rien que ça. Alors, évidemment, le problème c’est quand ton cerveau exagère et qu’il voit du danger partout. Une histoire de thalamus ou d’amygdale (rien qu’écrire ces mots, c’est angoissant !! On risque 3 fautes à la syllabe).

Pour ma part, je pense avoir un cerveau très prudent mais dans la norme. Il m’alerte facilement, accélère le rythme de mon cœur, me fait perler quelques gouttes de sueur au front et commence une analyse poussée à faire pâlir Spencer Reid (tu l’as ?). Je réfléchis à toute allure en imaginant le pire et en me demandant comment faire pour l’éviter. Facile : on arrête tout, on recule, on pose gentiment à terre son courage et on se détend.

Oui mais bon, ce n’est pas comme ça qu’on avance dans la vie, hein !

 

Leur faire confiance ?

Autant j’arrive à gérer mes angoisses quand il s’agit de moi-même-toute-seule, autant c’est un peu plus difficile quand c’est pour mes enfants.

Je suis pourtant partisane du je-le-laisse-faire-pour-qu-il-apprenne. Mais quand je vois ma petite dernière, un couteau en céramique à la main, ou mon fiston, sur la crète d’une vague, ou ma grande qui prend le train seule avec ses copines, j’ai un peu la trouille.

Je me contrôle, je prends sur moi mais je ne suis vraiment pas rassurée. Je sais que je ne peux pas les garder sous cloche (dommage, ils sont si beaux !). Je serre donc les dents, affiche un beau sourire et les encourage avec tout l’amour que je leur porte…

… la vérité, c’est que j’essaye. Mon sourire est un peu crispé et au milieu de mes encouragements, inévitablement, se glisse une petite phrase qui traduit en quelques mots toute mon angoisse : « attention de ne pas te couper, il tranche bien, hein !! », « écoute bien papa, sois prudent ! », « reste bien avec tes copines et envoie-nous un message quand tu arrives ! ». Et tellement d’autres qui commencent souvent par « attention », « fais attention » ou plus court « ‘tention ».

Ça fait rire ou râler chéri et les enfants, selon l’humeur du jour. Ils me taquinent. « T’inquiète pas maman !!! » Ben si, je m’inquiète !!! Evidemment que je m’inquiète !! Je suis programmée pour ça !!

 

Protéger ou faire confiance

Et si, finalement, protéger c’était faire confiance ?

Croyez-moi ou non, j’en suis venu à cette interrogation en écrivant cet article. Quand je vous dis qu’écrire m’aide…

Donc, j’en étais à « Et si, finalement, protéger c’était faire confiance ? ». Comme j’en parlais ici, mieux vaut éduquer nos enfants que leur éviter les problèmes. Car ils ne seront pas toujours près de nous et nous près d’eux. Et quand ils devront se débrouiller, qu’ils devront faire face au danger, quel qu’il soit, mieux vaut qu’ils soient armés, prêts, préparés.

Il est donc de notre devoir de les accompagner dans tous leurs apprentissages en les guidant et non pas en faisant à leur place. Et c’est ce qui m’a retenue, ce matin, de saisir le couteau en céramique des mains de numéro 3. Je suis restée près d’elle, prête à intervenir et en lui soufflant un petit « fais attention, ça coupe bien ». Et je ne vous raconte pas mon soulagement quand elle est ressortie indemne de cette épreuve (pour moi).

 

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