Amour de jeunesse -1

Publié le par Raphaëlle

L’Amour existe-t-il ? Le coup de foudre est-il un mythe ? Une amourette de vacances peut-elle grandir jusqu’à devenir une famille solide ?

Bon, tu te doutes que la réponse à la dernière question est Oui. Quant aux autres… Je te laisse juge. Mais pour alimenter ta réflexion, je vais te raconter mon histoire d’amour avec chéri. Depuis ses débuts en 1992 jusqu’à… je sais pas, on verra.

 

1992. J’ai 14 ans. Lui aussi. J’habite près de Brest et lui près de Bordeaux.

Il est sociable, coureur, plein de vie, charmeur et un peu branleur, disons-le. A l’inverse, je suis réservée, sérieuse et fleur bleue.

La seule chose que nous avons en commun : un de nos parents travaille pour la police. Mon père est agent de terrain à la BAC, sa mère est agente administrative. Ils adhèrent à l’association de la police et alors que sa mère a réservé 2 semaines de vacances à Cannes-la-Bocca, le mien travaille en renfort à Cannes tout l’été 1992. Et nous logeons dans le même camp de vacances.

Avec ma famille, nous y logeons, dans notre fabuleuse caravane pliante, depuis début juillet et nous voyons défiler les vacanciers qui réservent des chalets à la quinzaine.

J’ai 14 ans et un succès certain auprès des garçons. J’en fréquente 2 ou 3 pendant les premières semaines. Des petits flirts sans avenir. D’ailleurs, Miguel, si tu passes par là… ça me ferait plaisir d’avoir de tes nouvelles.

Ma sœur et moi passons nos journées à la plage avec les copains et attendons avec impatience les samedis soirs dansants où nous nous déhanchons au son de REM ou de la lambada. Nous sommes insouciants, heureux et bronzés. Nous échangeons nos adresses pour s’écrire, nous nous inventons des surnoms, prenons des photos que nous ne verrons qu’au moment de leur développement, nous croyons à l’amitié durable malgré la distance. Bref, nous sommes des adolescents des années 1990.

Puis arrive la dernière quinzaine d’août. Nous sommes un tout petit groupe de 4 ou 5 ados parmi lesquels un garçon pas trop moche. Alors il devient mon petit-ami. Je ne suis pas difficile. Mais il y a cet autre groupe de jeunes. Beaucoup plus nombreux et qui ont le droit de sortir du camp même le soir. De nature totalement associable, je ne cherche pas le contact. Jusqu’à ce jour…

Je suis près du babyfoot, l’attraction du camp, et je le vois arriver. Attention, je vais avoir l’air très con dans les mots qui suivent mais j’ai toujours été honnête avec vous alors je me lance.

Je le vois arriver, tout blond, tout sourire, accompagné d’un très jeune enfant blond et d’une jeune femme brune. Mon cœur fait un petit raté. Je me sens bizarre. J’ai l’impression de fondre, de me liquéfier de l’intérieur. C’est vraiment fort et tellement nouveau. Il me plait. Il me plait même beaucoup. Mais au premier regard que j’évite de faire insistant, il me semble bien plus vieux que moi. Je m’imagine qu’il a 25 ans, qu’il est en couple et que l’enfant est le sien. Je me dis que mes sensations sont stupides. Je suis à la fois extrêmement déçue et totalement subjuguée.

Mes souvenirs me font un peu défaut (c’était il y a 29 ans) et je ne sais plus comment c’est arrivé mais il a sorti sa carte d’identité et j’ai vu. Il avait mon âge. C’était un adolescent, accompagné de son frère et sa sœur. En un geste, il était devenu accessible. Et je me suis surprise à espérer.

 

Comme dans nos vies respectives, nos situations étaient incompatibles. Il sortait avec une fille de 16 ans (moche comme un pou et désagréable… Eh non, je ne suis pas jalouse, c’est un fait) et moi avec le gars. Il fréquentait le groupe cool et moi celui des rebus. Mais dans mon groupe, une fille a joué le rôle d’intermédiaire et a réussi à nous incruster dans le leur pour une après-midi plage.

Je ne me suis donc pas fait prier. J’imagine que j’ai rompu avec le gars, sans autre formalité et j’ai passé l’après-midi avec David. Et les autres. S’est engagé un jeu de séduction et sur le retour…

Le trajet de 3 kilomètres ne m’a jamais paru aussi court. Et j’en garde cette fois un souvenir assez vivace. Nous sommes rentrés, côte à côte et il m’a sorti une vieille phrase pourrie du genre « vous habitez chez vos parents ? »

C’était une évidence pour moi et certainement pour lui. L’attraction était réelle et puissante.

 

Suite dimanche prochain...

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