Le verre à moitié plein: nos différences sont une chance

Publié le par Raphaëlle

Nous sommes très différents. Chéri et moi, nous sommes si différents que c’est à se demander comment nos chemins ont pu se croiser. Et surtout comment nos regards ont pu se rencontrer et nos cœurs battre à l’unisson.

En y réfléchissant, je crois pouvoir dire aujourd’hui que ce qui m’a plu en lui lors de notre rencontre (en 1992, nous avions 14 ans), c’est son sourire et son assurance. Il semblait tellement confiant, serein, heureux !

Le sourire, je l’avais aussi mais timide, réservé. La confiance en moi, en revanche, j’en manquais cruellement. J’en manque encore…

Je suis donc tombée amoureuse de mon exact opposé, du moins en apparence. Il rayonnait, je me sentais sombre.

 

Aujourd’hui encore, nous vérifions davantage l’adage « les opposés s’attirent » que celui selon lequel « qui se ressemblent s’assemblent ».

Nous sommes très différents et ce n’est ni bien ni pas bien. C’est un fait. Un constat.

Cela génère parfois, vous vous en doutez, de l’incompréhension, des doutes, de l’agacement. On fronce les sourcils, on lève les yeux au ciel, on marmonne des reproches entre les dents serrés… On souffle et on se demande comment on arrive à supporter ceci ou cela.

Mais c’est aussi une force que l’on exploite au mieux.

En voici quelques exemples :

Ainsi, chéri est sociable. Il a toujours aimé être entouré. Il adore faire la fête, rencontrer du monde. Je suis beaucoup plus casanière. Je pouvais me passer de voir du monde pendant des semaines. Grâce à lui, ce n’est plus le cas. Je reste bien entendu plus en retrait que lui. C’est en moi. Mais j’apprécie désormais les interactions, les discussions, les échanges. Il m’a ouverte au monde.

Nous sommes sans cesse sur le fil à chercher l’équilibre. Il voudrait plus et moi moins. Mais nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre. Il m’a améliorée.

De mon côté, je suis plus tolérante. Il m’arrive d’avoir des opinions tranchées mais en général, je réfléchis et j’essaie de comprendre les autres quand chéri, lui, est plus catégorique. Je m’applique à le modérer et je crois que j’y arrive.

 

Chéri est plus à cheval sur le rangement. Il a une tolérance très relative au bazar. Des miettes sur la table, des chaussures sur le tapis d’accueil, une tasse sur le plan de travail… et voilà chéri qui se met à râler. Je suis bien plus bordélique mais je me soigne. A son contact. Parce que les couples sont faits de concessions et d’efforts, je prends sur moi pour ranger davantage. Le but premier ? Ne pas l’entendre maugréer. Mais j’apprécie aussi quand la maison est rangée. C’est visuellement très agréable et mentalement reposant. Et s’il n’avait pas ce trait de caractère, bien loin du mien, nous vivrions certainement dans un capharnaüm.

 

Et puis je suis plus économe. Pas radin, du tout. Mais économe. Chéri est dépensier de nature. J’ai raccommodé son panier plus d’une fois mais il continue à le percer. Je lui fais régulièrement des rappels ou des propositions moins onéreuses. Je suis la voix de la raison. Et s’il ramène plus d’argent que moi à la maison, je pense avoir largement contribué à notre niveau de vie aujourd’hui par ma gestion plus mesurée de notre portefeuille.

A l’inverse, j’ai appris à dépenser. Moi qui n’osais pas sortir un euro de trop, qui comptais et qui ne savais pas me faire plaisir, je n’ai aujourd’hui aucun scrupule à sortir la carte bleue.

 

 

Nos dissemblances sont aussi une chance pour nos enfants. Ils ont devant eux des personnalités différentes et peuvent en tirer le meilleur. Du moins, je l’espère.

Ainsi, nos trois enfants sont plus sociables que je ne l’étais dans ma jeunesse. Les plus jeunes dépensent de l’argent sans sourciller quand la plus grande est un peu plus… prudente, dirons-nous. Mais les 3 tiennent leur budget sans le dépasser.

Pour ce qui est du rangement, ils ont clairement pris le parti de faire comme maman mais sont obligés de faire des efforts. Et c’est bien numéro 2, le fiston, qui est le moins bordélique.

 

Nous sommes très différents, disais-je. C’est une richesse mais c’est parfois difficile. Et finalement, cela nous apprend à gérer nos nerfs et à faire preuve de patience.

Tant que ces différences seront une force et non une faille, nous pouvons affirmer que nous sommes un couple solide. Fragile et solide. Voyons le verre à moitié plein: nos différences sont une chance.

 

J'avais déjà écrit sur le sujet ici en janvier 2020. C'est toujours d'actualité ;)

Publié dans Mi-nous: vie de couple

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article