Amour de jeunesse -3

Publié le par Raphaëlle

Nous avions alors 15 ans et nous vivions nos vies d’adolescents. J’ai eu des petits-amis, j’ai passé mon brevet, j’ai continué le hand… Mais j’ai surtout continué à penser à lui. Souvent. Notre histoire n’avait pas eu de fin ou alors je n’y croyais simplement pas. Je ressentais toujours de l’amour pour lui. De cet amour profond qui vous prend aux tripes, que l’on ait 15 ans ou 40. J’avais envie de reprendre contact et, à la fois, je ne voulais pas lui courir après au risque de tomber encore.

En mai 1994, soit plus d’un an après notre dernier contact et près de 2 ans après notre rencontre, je n’y tenais plus. Son anniversaire tombait un vendredi. Vendredi 13. Quitte ou double. C’était l’occasion à saisir.

Même quand tu n’es pas superstitieux, cette date s’impose. Au lieu de me morfondre davantage, j’ai décidé de lui écrire pour ses 16 ans. Je lui ai rédigé une lettre d’amitié dans laquelle je lui avouais n’avoir jamais réussi à l’oublier. Avec prudence, je lui ai souhaité une belle vie heureuse et l’ai rassuré sur mes intentions (oh la menteuse) : je ne souhaitais pas le relancer, juste prendre de ses nouvelles.

Une bouteille à la mer. Un hameçon avec un très gros appât. Et il a mordu.

Il a reçu la lettre le samedi 14 et il m’a appelée en suivant. Le jour-même. Mon cœur a une nouvelle fois fait des ratés. C’était plus que je n’avais espéré. Entendre à nouveau sa voix… Le temps semble parfois se rétracter au point que les sensations et les sentiments restent intacts.

Et il m’a écrit en exposant honnêtement ses intentions, plus honnêtement que moi. Il souhaitait me revoir. Il espérait revivre nos bons moments et plus encore…

Pourquoi se lester d’une relation complexe à 16 ans ? Pourquoi ne pas simplement poursuivre sa route ?

Nous avons repris nos échanges épistolaires et téléphoniques. Nous avons tiré des plans sur la Halley (les anciens comprendront). Nous avons espéré nous retrouver durant les vacances d’été. Et ça ne s’est pas fait cet été 1994.

Une année de plus à échanger à distance et à faire grandir notre amour virtuel jusqu’au miracle : l’été 1995. Il est retourné à Cannes-la-Bocca en vacances, mon père est reparti à Cannes en renfort. Nous logions à Cannes même, à quelques kilomètres du camp de vacances, mais qu’importe. David et moi avons réussi à enfin nous retrouver. Inévitable.

3 ans après notre rencontre, nous nous sommes revus en août 1995. Même endroit, même ressenti. Il n’y a pas eu de doute. Nous ne nous sommes pas tournés autour. Poser les yeux sur lui m’a suffi à savoir… ou à reconnaître.

 

Nous avions 17 ans. Nous avions changé tout en restant les mêmes. Toujours adolescents mais plus mâtures.

Notre relation s’est naturellement renforcée. Je ne pensais qu’aux moments où j’allais le retrouver. Et j’ai même, pour une rare fois, désobéi à mes parents.

J’avais l’autorisation de minuit. Mais ce soir-là, nous nous sommes retrouvés sur la Croisette avec d’autres copains. Nous avons passé une grande partie de notre soirée simplement collés l’un à l’autre. Moi assise sur ses genoux, ne voulant plus le quitter. Je m’accrochais, enfouissais mon visage dans son cou et le serrais plus fort que jamais.

Lui, le moins raisonnable de nous d’eux, me rappelait mon obligation de rentrer. Alors il m’a raccompagnée jusqu’au portillon. Il était fermé et j’ai dû l’escalader. Et en retournant à la caravane, j’ai trouvé ma mère et mon frère assis devant, à m’attendre.

Ce souvenir me fait sourire. Ma mère n’avait pas voulu attendre seule. Je ne me souviens en revanche pas vraiment de la suite. M’a-t-elle grondée ? Punie ? Peu m’importait. Toutes mes pensées étaient occupées par les images de la soirée, le contact de David, l’amour qui nous unissait.

 

Et pour ponctuer ces merveilleuses retrouvailles, nous avons organisé un moment seul, tous les deux. Nous avons concrétisé notre amour. Ma première fois.

Comme toutes les adolescentes je suppose, j’avais idéalisé ma première relation sexuelle. Et je l’avais projetée avec lui. Ça ne pouvait être autrement ! Mes petits-amis précédents pouvaient bien exprimer leur envie, je me réservais pour lui. Et quel bonheur, aujourd’hui encore, d’avoir vécu ce moment avec lui, le jeune homme qui allait devenir mon mari et le père de mes 3 enfants !

 

Puis nous nous sommes à nouveau quittés. Lui repartant à Bordeaux et moi à Brest. 650 kilomètres pour tester notre amour.

Juste avant... Cannes-le-Bocca, août 1995

Juste avant... Cannes-le-Bocca, août 1995

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