Leur fratrie évolue

3 enfants, c’est déjà une fratrie complexe, par définition. Mes 3 numéros interagissent à deux, avec les 3 possibilités existantes, ou à trois. C’est évidemment source de désaccords, voire de conflits. 3 personnalités différentes vivant sous le même toit…

Mais c’est aussi ma plus grande joie.

Comme je l’évoquais déjà dans cet article, j’ai vécu ma fratrie avec bonheur et cloisonnement. Il y avait les grandes (mes 2 grandes sœurs qui ont à peine plus d’un an d’écart entre elles) et les petits (moi et mon petit frère).

Dans ma famille, celle que j’ai construite à force d’amour et de patience (non, j’rigole… j’ai zéro patience), il y a les grands et la petite.

Numéros 1 et 2 ont 2 ans et 3 mois d’écart et se sont rapprochés l’un de l’autre lorsque l’adolescence est venue faucher mon fiston. Leurs goûts et leurs centres d’intérêts ont alors légèrement convergé. Ils se comprenaient mieux.

Tandis que numéro 3 est arrivé un peu sur le tard. Elle a presque 8 ans de moins que sa sœur aînée et 5 ans et demi la séparent de son frère. Alors, naturellement, leurs relations sont différentes.

Quand elle était très jeune

Ils ont adoré la faire rire, la faire chanter ou parler. Sa petite voix, ses défauts de prononciation les ont attendris.

Numéro 1 a joué à la petite maman. Elle la changeait, lui chantait une berceuse.

Numéro 2 s’est instauré mentor. Il l’encourageait à se dépasser.

Et les 2 se sont considérés un peu comme les parents de substitution. Il faut dire que je leur avais expliqué qu’ils étaient importants pour leur petite sœur. Qu’elle les verrait comme des modèles et que, par conséquent, ils devraient faire attention à ce qu’ils lui transmettraient.

Numéro 3 a donc eu la chance et la malchance d’avoir 4 parents et autant de conseils et de mises en garde, voire de remontrances.

Entre deux eaux

La petite a grandi et elle n’était plus aussi mignonne et adorable qu’à ses débuts. Surtout pour ses frère et sœur. Si les adultes la trouvaient franchement agréable, sa fratrie le vivait autrement. Numéro 1 et 2 voyaient en elle une filoute qui les agaçait eux tandis qu’elle renvoyait une jolie image aux adultes.

Leurs relations étaient donc distantes.

Aujourd’hui, leur fratrie

Numéro 3 a bien grandi (11 ans !!!!!!!!!). Elle est encore une enfant mais avec des réflexions d’ado. Ils se comprennent un peu plus et partagent quelques centres d’intérêt. La complicité s’installe gentiment.

Avec sa sœur ainée, la petite aime regarder deux séries américaines.

Avec les deux grands, elle partage le goût pour les mangas. Ils discutent des personnages, s’échangent des avis. C’est leur monde à eux dont chéri et moi sommes totalement exclus. Et pour cause ! Nous ne nous y intéressons pas et c’est très bien. Nous les regardons avec des yeux ronds, ne comprenant pas un traitre mot à leur conversation. Et je pense que ça leur plait bien. A moi aussi.

Avec son frère, elle concourt à des quiz musicaux ou chante des œuvres modernes. De celles qui nous font saigner les oreilles.

Elle aime le suivre dans ses délires.

Ensemble, ils entonnent des airs en chœur. C’est souvent numéro 2 qui démarre et les filles terminent avec lui les répliques ou les couplets. Ils se mettent à danser sur tout et rien, avec un style très particulier, propre à chacun, mais un plaisir partagé. Ils partent dans les aigues sur des chansons de Céline Dion. Ils savent également s’allier pour se moquer de moi ou de leur père.

Il n’y a toujours pas effusion d’embrassades dans notre foyer mais la complicité se fait son nid. L’éducation qu’on leur donne (ah ben oui, faut bien que je me félicite de cette réussite) et les souvenirs qu’ils se créent chaque jour sont le ciment de relations fortes.

Toutefois, et je suis bien placée pour le savoir, les liens se distendent parfois avec les années. Mais l’amour, et je suis toujours bien placée pour l’affirmer, reste puissant.

J’espère, plus que tout, que mes enfants conserveront des bonnes relations, qu’ils seront présents les uns pour les autres et qu’ils riront souvent de leur passé lorsqu’ils se retrouveront dans l’avenir. Et j’espère être longtemps spectatrice de ce miracle.