Les dessous de l'écriture d'un roman
Ecrire un roman, c’est du travail. C’est un loisir avant tout mais qui demande de la discipline et du temps. Et quand on n’est pas écrivaine de métier et qu’on cumule parentalité et travail, il en faut de la motivation et de l’organisation.
Mon organisation
Je m’installe devant l’ordinateur chaque jeudi. C’est mon jour off. Je me suis organisée pour ne pas travailler de la journée dans le but d’écrire.
J’ai choisi le jeudi d’une part pour ne pas impacter mon travail (le vrai, celui qui me permet d’avoir un salaire) et d’autre part pour être seule à la maison.
J’occupe le bureau, allume une bougie. Lorsqu’il n’y a vraiment aucun bruit à la maison, ce calme me suffit en général. Mais parfois, et notamment quand la maison est habitée, j’ai besoin de plus : je mets mon casque réducteur de bruits et je choisis une playlist de musique classique ou de bruits de la nature.
Je consacre entre 1 et 2 heures de mon temps pour écrire généralement un chapitre.
Au-delà de l’écriture elle-même, je mets mes fiches « personnages » à jour ainsi que mon tableau de suivi des chapitres (nombre de mots, temporalité dans l’histoire, résumé)
L’inspiration
Si les mots sont capricieux et s’offrent à moi à leur guise, l’inspiration l’est tout autant. J’ai l’idée générale mais l’histoire s’écrit au fur et à mesure, presque malgré moi.
Et l’histoire se construit par bribes, au travers de mon vécu et de celui des autres. Je puise donc l’inspiration dans ma vie et celle de mon entourage, en y rajoutant un soupçon de sujets sociaux, des bribes d’événements médiatiques, des pincées de préoccupations humaines (et féminines).
J’observe, j’écoute et je prends note.
Lorsqu’il s’agit de décrire un ressenti, je fais appelle à mes souvenirs ou à mon imagination. Je me glisse dans la peau de mon personnage et je vis ses moments forts avec presqu’autant d’émotion que s’ils étaient réels. Je me suis déjà retrouvée en colère ou triste en écrivant un chapitre.
La cadence d’écriture
Je n’y passe qu’1 heure ou 2 par semaine et même si j’aimerais pouvoir faire plus, l’important est surtout la régularité. D’une semaine sur l’autre, je reste imprégnée. Je pense à mes personnages, je note quelques idées et lorsque je me retrouve à nouveau devant l’ordinateur, ça roule.
Mais quand j’ai une interruption de plusieurs semaines, je suis un peu perdue. Où en suis-je dans l’histoire ? Qu’a fait Alexis au dernier chapitre ? Comment en est-elle arrivée là ?
Alors, je dois relire les derniers chapitres et le résumé pour me remettre dans les conditions. Me réapproprier l’histoire.
Une intervention plus longue m’oblige carrément à tout relire, reprendre les fiches, avant de poursuivre le récit.
Idéalement…
Je suis une écrivaine du jeudi (tu connais les bricoleurs du dimanche ? Alors tu as compris). Je n’en fais pas assez. Les conditions ne sont pas idéales pour créer. Comme j’aimerais essayer de me consacrer tout entière à l’écriture ! Je ne suis pas certaine que je saurais faire. Il me faudrait certainement un temps d’adaptation et une organisation nouvelle à trouver.
Je ne peux donc qu’imaginer :
Idéalement, j’aurais un bureau totalement dédié et bien plus propice à la création : lumineux, calme, donnant sur la nature et très dépouillé. Cocooning. Un espace rien qu’à moi avec une bibliothèque et quelques plantes et pourquoi pas une petite terrasse ? Quelques bougies et des photos des grands moments de ma vie et des personnes que j’aime.
Idéalement, j’aurais tout le temps. Je pourrais écrire à n’importe quel moment quand me vient l’inspiration. Je n’aurais pas d’obligations, de corvées ou de pressions.
Idéalement, quand l’inspiration me ferait défaut, j’aurais le temps de me ressourcer. J’irais me promener dans la nature, je me baignerais, j’irais au cinéma ou au théâtre, je passerais du temps avec des amis ou de la famille, je boirais une limonade en terrasse pour observer les gens dans la rue… J’irais faire un footing ou une séance de méditation pour mettre mon corps dans de bonnes conditions. Je jardinerais pour créer la vie dans le monde réel.
Voici le rêve absurde d’une pseudo-écrivaine…