Princesse Camille
Jeune, j’écrivais surtout des poèmes. Des textes courts, rythmés, rimés. Mais cela ne me suffisait pas. Aussi me suis-je lancée dans quelques récits courts dont ce petit conte sans prétention en mars 1996 (l’année de mes 18 ans). Une histoire naïve et simple et ultra conventionnelle.
Ces textes n’ont pour ainsi dire jamais été lus. Lorsque j’ai déménagé mon bureau à l’étage et que j’ai fait du tri dans mon caisson, je me suis faite happer par ces créations d’un autre temps. Il m’a alors paru logique de les publier sur mon blog. La seule occasion qu’elles ont de sortir du tiroir…
Voici donc l’histoire de :
Princesse Camille
Il était une fois une jolie fille dont la beauté si pure était connue de tous. Son regard profond et sincère la faisait aussitôt aimer de celui qui l’admirait. Et sa chevelure souple et dorée retombait en boucles sur ses épaules délicates. Elle se déplaçait d’un pas léger mais toujours assuré.
Mais cette silhouette parfaite n’était que l’humble couverture d’une âme plus appréciable encore.
Cette jolie jeune fille était aussi dotée d’une extrême bonté et d’une générosité telle que même les brigands n’osaient la voler.
Elle offrait son réconfort aux plus tristes et de sa voix mélodieuse réconciliait tout le monde autour d’elle. Elle recevait beaucoup d’amour et le rendait au centuple.
Elle était pleine de qualités, oui, et on la disait parfaite. Pourtant, bien que particulièrement intelligente, elle était également très naïve. Elle croyait que tous les hommes étaient bons de nature et jamais elle ne se méfiait de quiconque. Eh oui, nul n’est parfait ! Et c’est certainement ce petit défaut, qui n’en est pas vraiment un, qui l’envoya là où un jour elle se retrouva…
En se réveillant un matin, notre jolie jeune fille ne découvrit pas, comme à l’accoutumée, sa charmante chambre parfumée. Elle aperçut au contraire une triste et lugubre végétation dans un décor plus sombre encore. Lentement, elle se leva, fit quelques pas et s’arrêta brutalement.
« Mais où donc suis-je ? » s’inquiéta-t-elle. Mais nul ne répondit et elle se sentit bien seule et perdue dans cette forêt si effrayante.
Elle se mit alors à penser mais rien ne lui vint à l’esprit. Avec effroi, elle se rendit alors compte que non seulement elle ne savait pas où elle était mais qu’en plus elle ne savait pas d’où elle venait et surtout… oui, surtout elle ne se souvenait plus de qui elle était. Désemparée, elle s’adossa contre un tronc d’arbre et sanglota.
Ces doux sanglots alertèrent un lutin qui passait auprès. « Mais quel être de la forêt peut-il pleurer de façon si mélodieuse ? » s’interrogea le petit homme. Et comme il était très curieux, il s’approcha et tomba d’admiration. « Nom d’un petit lutin ! » ne put-il s’empêcher de crier.
« Comment ? » répondit la jolie jeune fille cessant tout à coup de pleurer. « Qui a dit cela ? »
« C’est moi ! Fanch* ! Le lutin ! »
« Oh ! Un lutin ! » s’étonna-t-elle. « Je n’en avais encore jamais rencontré. Eh bien, enchantée Fanch. »
« Enchanté de même mademoiselle. Mais… puis-je savoir qui vous êtes, vous ? »
« Moi… Je ne sais pas ? Je me suis réveillée ici mais je ne me souviens de rien. De rien du tout »
Fanch, le lutin, parut alors réfléchir et au bout de quelques instants déclara : « Je vous crois. Vous ne semblez pas nourrir de mauvaises pensées. Aussi, je vous invite dans notre village où vous serez accueillie comme une princesse ! »
Emue, la jolie jeune fille remercia chaleureusement son nouvel ami et le suivit.
Le village n’était qu’à quelques pas d’humains mais le lutin était un peu essoufflé. Entre deux respirations il demanda à la jolie jeune fille de rester à l’orée de la prairie afin qu’il puisse prévenir les autres.
Curieux et quelque peu méfiants, tous les lutins attendaient que se montre à eux cette beauté que leur avait vantée Fanch. Ils ne furent pas déçus et après des Oh ! d’admiration, ils lui proposèrent de manger un peu. Leur hôte se mit alors à table et une réunion fut organisée entre tous les lutins du village.
Fanch raconta à ses amis sa merveilleuse et étrange rencontre et vanta une nouvelle fois sa beauté. Tous lui demandèrent alors qui elle était.
Face à son ignorance évidente, un jeune lutin prit la parole.
« Il me semble », commença-t-il, « que cette jeune fille au doux regard n’est autre que la princesse dont la beauté est légendaire ! »
Les autres approuvèrent et, comme ils ne connaissaient pas le nom exact de la princesse, ils décidèrent de simplement l’appeler Princesse.
Je vous propose de lire la suite le dernier jeudi du mois de novembre si vous souhaitez connaitre l’histoire de Princesse 😉
*Oh mais au fait ! Avez-vous vu le petit * ? Parce que Fanch, c’est un drôle de prénom, non ? Eh bien, c’était le surnom de mon grand-père. François, surnommé Fanch. Dans un petit village aux confins de la terre.
Et Camille était le prénom que je voulais, à cette époque, donner à ma future fille. Ma fille et celle de chéri…