En tête à tête
Ce soir je ne suis qu’un tiers de mi-maman. Je vous l’accorde, ça fait pas grand-chose. Pas de numéro 1 ni de numéro 3, je suis seule avec mon petit homme. Et finalement, pour lui, je suis toute entière et c’est beaucoup.
Et nous avons un super-programme ! Mais avant, on discute un peu, je joue à la console avec lui (bon, pas longtemps, ça me gave vite qu’il me ratatine) et on se prépare un bon sandwich genre américain avec un grand verre d’oasis qu’on savoure devant la télé. Et on s’apprête à partir…
C’est soir de quart de finale de l’euro 2016 de football, France/Islande, et nous allons regarder le match depuis la fanzone de Bordeaux, place des Quinconces histoire de goûter l’ambiance.
On y retrouve grands-parents et amis et on immortalise avec un selfie maman-fiston. Je l’ai juste pour moi et lui pareil, on profite de ce rare moment. Mais rien n’est parfait…
Il a mal aux jambes, il a peur d’être fatigué pour son départ en colo du lendemain, il a mal à la nuque (tu m’étonnes), il voit rien, ça pue (je confirme, je manque de m’étouffer, agressée par les fumées de Madame Marie-Jeanne) … Peu importe, je prends ses jérémiades avec le sourire, il fait de même. Et je profite même de son mal de cou pour lui proposer de se reposer un peu contre moi. Et un câlin volé… ou pas, je ne crois pas qu’il soit dupe. Mais il se laisse faire et moi, je suis aux anges.
Et puis on est chanceux, c’est le match aux 7 buts (dont 5 pour la France, un régal !). L’ambiance est au rendez-vous et malgré les désagréments, on aura passé une vraie bonne soirée partagée.
Le retour est joyeux, léger. Mais le lendemain…
Bien-sûr, ça pique, comme tous les matins en fait. Mais ce matin, il faut partir plus tôt encore car le bus pour la colo démarre à 7h30. Petit-déjeuner avalé, toilette faite, valise descendue… on monte dans la voiture. On en redescend en tirant la valise et on s’approche des monos. « Bonjour, c’est quoi ton prénom ? Et tu pars combien ? 1 semaine ? 2 ? » Non, 4. « Ah, c’est toi ! »
Oui, c’est lui. C’est le seul petit homme qui a voulu et insisté pour partir 4 semaines. Pourtant, grand homme et moi avons essayé de le convaincre que c’était trop mais non. Et le voilà qui grimpe. Il s’assoit et je n’aperçois que le haut de son visage. Il sourit. Mon sourire en revanche commence à se briser. Je tiens bon, je lui envoie un baiser et tout l’amour qui déborde de mon cœur. Un dernier salut et le bus s’éloigne. Moi aussi, très vite. Les larmes arrivent. 4 semaines…
Je suis triste et heureuse à la fois, c’est la force des mamans. Et je suis tellement contente d’avoir profité de ce tête à tête…