Séjour au ski: la charge mentale ne prend pas de vacances

Publié le par Raphaëlle

Nous avons passé une semaine au ski et ce n’était que détente, amusement et bonheur… L’euphorie enivrante, la parfaite perfection.

Qui me croit ? Alors oui, nous avons passé une semaine au ski (oh les chanceux !!) et nous avons vécu détente, amusement et bonheur. Mais pas seulement, tu t’en doutes. Rien n’est jamais si idéal, à part les intérieurs et les vies de certaines influenceuses…

D’abord, les vacances en général, et le ski en particulier, demandent anticipation et organisation. Tu ne vas pas à la montagne comme tu pars à la plage.

Autant, lorsque les enfants sont petits, chaque sortie est une expédition à grand coup de sac à langer, celui qui ressemble au sac magique de Mary Poppins, la magie en moins : couches, doudou, tétine, goûter, Xanax, chapeau, vêtements de rechange, lunettes, jouets, porte-bébé… (un intrus s’est glissé dans la liste, sauras-tu le retrouver ???). Mais même quand tes petits ont grandi, le ski demande de la rigueur.

Et généralement-presque-toujours, c’est maman qui s’y colle : penser à tout pour tout le monde. Un classique. Un basique. Un incontournable. L’insidieuse charge mentale rode…

 

Alors, vous le savez si vous me suivez de près (euh… pas trop près s’il vous plait, merci), chéri n’a pas les deux pieds dans la même Crocs. Il aide (oh le gros mot !!!), il fait, il participe. C’est un homme moderne. Mais qui dit moderne, soyons honnêtes, dit : un homme moins macho qu’hier et plus que demain.

La question, je vous l’écris, n’est pas de savoir s’il est capable de le faire. Evidemment qu’il l’est. La question est précisément de savoir si l’homme en général fait les choses quand il a (l’extrême chance d’avoir) une femme.
Et je vous laisse deviner la réponse (attention, j’ai parfaitement conscience qu’il y aura toujours des exceptions pour confirmer la règle. Et si vous pensez vivre l’exception, je vous dis « tant mieux !!! » mais en êtes-vous si certaines mesdames ?).
Donc, l’homme peut, il sait, et il le ferait s’il n’avait pas le choix. Mais pourquoi a-t-il le choix ? Parce qu’il a une femme ? Ou parce que la femme prend les choses en main ? (tant de questions… pour un si petit cerveau féminin. Je fume)


Je suis en partie responsable, car finalement je n’imagine pas le laisser faire.
Est-ce que c’est dû à mon tempérament ? Ou tout simplement sommes-nous formatés ? (Et hop !!! le retour des mille questions sans réponses)

Quelle que soit la raison, les faits sont là. Toutefois très relativisés par l’âge de mes enfants, les faits se sont imposés à moi.

Préparer les vêtements de ski :

J’ai délégué la partie où on doit sortir toutes les planches de surf de chéri de devant la trappe, s’accroupir pour entrer dans le grenier, nettoyer les toiles d’araignée avec sa chevelure et sortir les 27 valises d’affaires de ski (bon, en fait il n’y en avait que 5 ou 6).

J’ai en revanche imposé la séance essayages. Et pour être bien efficace, j’ai fait une liste des indispensables : au-delà de la combi, il faut bien s’assurer d’avoir les chaussettes, le tour de cou, les gants, les t-shirts, les masques…

Et hop, je coche ce qui manque. J’interroge les amis et la famille pour savoir si on peut nous prêter. Et puis j’amène l’enfant acheter ce qui manque tout de même.

 

Prévoir les vêtements, tout court, et le nécessaire :

Mes enfants pourraient bien se débrouiller mais la place est comptée dans la voiture. Je leur ai donc donné une liste avec le minimum. Et malgré ça, j’ai quand même eu droit à « j’ai oublié ma brosse à cheveux et à dents, tu peux m’en acheter ? ». Il faut dire que je n’avais pas listé le contenu de la trousse de toilettes. Je pensais que « affaires de toilette » suffirait. Je suis encore naïve.

Il a fallu rappeler à la petite de prendre sa console de jeu qui serait restée sur le canapé et ses devoirs (qui seraient restés dans la chambre, tu penses bien).

Et j’ai naturellement fait l’inspection des bagages mais désormais seulement pour la plus jeune. Cela permet de retirer trop de cela et de ne pas oublier ceci.

 

Prévoir les à-côtés :

Torchon, pastilles pour le lave-vaisselle (déjà un luxe), sacs poubelle et PQ, éponge et produit vaisselle : histoire de ne pas à avoir acheter tout le nécessaire sur place. Mais encore, jeux de société, appareils photo, feuilles et stylos, chargeurs, papiers d’identité… Mais aussi le premier litre de lait qui dépannera avant qu’on fasse les courses et la petite boîte de chocolat en poudre assortie, la crème solaire, le carnet de l’école de ski…

 


Penser aux menus et au programme :

Alors cette année, nous sommes allés quelques fois au restaurant ou au snack. Mais en général, je prévois les menus. Cela permet de ne pas s’encombrer inutilement, ne pas acheter pour rien (et avoir soit à gaspiller soit à ramener) et ne pas non plus se poser la question tous les jours.

Même si nous skions tous les jours et presque toute la journée lorsque le virus le permet (l’année dernière fut une découverte de la montagne autrement. Un régal !), il faut prendre quelques renseignements. Par exemple, pour ce séjour, nous avions prévu de profiter de la plus longue piste de luge de France. Cela s’anticipe un peu : lieu, tarif, horaires… Mais pour le lieu, j’avoue, je suis le cliché absolu : aucun sens de l’orientation, mon homme est ma boussole. D’ailleurs, je me laisse porter concernant les pistes et les remontées mécaniques que nous empruntons. Voilà au moins un élément qui ne vient pas peser sur ma charge mentale.

 

Et la sécurité ?

J’entends par là tout ce qui préserve le précieux corps de mes enfants.

La crème solaire (il a fallu penser à l’acheter, l’amener mais aussi à l’étaler sur les bouts de nez). Emmitouflés dans nos bonnets, j’ai parfois oublié. Je confesse.

Le tour de cou qui devient barbe, le bonnet et les gants : il faut parfois encore répéter.

Les mises en garde : attention !!! Ne va pas trop vite !!! Regarde bien avant de croiser une piste… Et tant d’autres qui sont sujet à discussion. Chéri me trouve trop prudente (enfin, il dirait pessimiste) et les enfants lui donnent raison. Mais je ne peux m’empêcher de veiller à leur intégrité et d’autant plus que chéri, lui, est plus détendu sur la question.

 

Le retour

On a fait en sorte de ne pas trop s’éparpiller. Chéri et moi avons à peu près réussi. Il faut dire qu’à cinq dans 30 mètres carré (et c’est déjà pas mal), il vaut mieux être un peu discipliné. Mais chez les enfants, c’était un peu plus free style. Il faut donc leur dire, puis leur répéter, insister et leur rerereredire de bien tout ranger. Ne rien oublier. Vérifier dans la salle de bain.

Vous l’aurez deviné (et vous faites certainement pareil) : je suis passée derrière. Et j’ai un peu râlé et j’ai trouvé 2 ou 3 trucs qui, sans mon intervention, allaient prolonger leur séjour incognito (enfin, incognito …jusqu’à ce que ça manque).

Et une fois à la maison, il faut tout recommencer à l’envers avec le petit plus : les machines à laver. Déballer, enfourner dans la machine (au bout de 48 heures, j’en suis déjà à 5 ou 6 lavages et il en reste beaucoup), étendre, plier, trier par personne et ranger dans les valises. Je délèguerai certainement une nouvelle fois le passage dans le grenier.

Et puis je trouverai une paire de chaussettes ou un t-shirt qui aura échappé au grenier parce que l’enfant l’aura jeté dans un coin de sa chambre avant de le descendre des jours ou des semaines après.

 

La charge mentale est une réalité qui évolue. Lentement. Et je ne suis pas la plus à plaindre.

Cependant, et parce que nous sommes habituées à assumer, elle ne suffit pas à gâcher les moments spéciaux. Et ce séjour était spécial. Probablement (certainement, dirait chéri) nos dernières vacances à cinq… (transition de dingue pour un prochain article 😉). Allez, je vous laisse, j’ai du linge qui m’attend.

 

Séjour au ski: la charge mentale ne prend pas de vacances
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S
Cc Raphaëlle oui c est une charge mentale pour la femme moi je comprend tout à fait quand on part en vacance c est un parcours du combattant de gérer organiser prévoir c est une charge mentale pour moi je ne me plains pas j assume, je le fais spontanément sa fais partie de mon éducation et pour moi c est normale surtout a 5 gérer prévoir organiser je trouve que je le fais mieux que mon mari 😂 en tout cas jusqu'à maintenant j assure même si ces lourd je me pose pas la question est ce normal peu être pas mais chez moi c est comme sa
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L
Pfiou, quelle organisation... A vous dégoûter d'aller au ski.<br /> <br /> Je voulais réagir spécifiquement à une chose : <br /> <br /> "Donc, l’homme peut, il sait, et il le ferait s’il n’avait pas le choix. Mais pourquoi a-t-il le choix ? Parce qu’il a une femme ? Ou parce que la femme prend les choses en main ?<br /> Je suis en partie responsable, car finalement je n’imagine pas le laisser faire."<br /> <br /> Et je pense qu'il y a une bonne partie de la charge mentale des femmes qui vient de là. Il y a clairement une évolution favorable du partage des tâches dans le couple, mais les femmes continuent à estimer qu'elles portent la plus grande partie de la charge mentale. Et peu sont celles qui reconnaissent comme vous qu'elles y ont une part de responsabilité.<br /> <br /> Or les faits sont têtus : les femmes continuent à estimer qu'elles sont responsables de fixer les objectifs (même inconscients) dans tout ce qui touche la maison ou la famille et les critères permettant de savoir s'ils sont atteints. Partant de là, elles deviennent le chef de la cellule familiale, et ont toute la charge mentale qui va avec. Et un conjoint qui se sent nécessairement moins impliqué, d'autant que ses objectifs à lui ou ses critères peuvent être totalement différents.<br /> <br /> Honnêtement, je connais des familles qui n'ont pas le quart de l'organisation que vous avez pour partir au ski. Est-ce que ça leur coûte plus cher ? Probablement. Mais pour ces familles, c'est une dépense qu'elles sont prêtes à faire si cela leur évite une préparation si lourde et qui leur semble fastidieuse. Il n'y a pas de jugement à porter, juste à reconnaître que nous sommes tous différents, avec des priorités différentes. <br /> <br /> Par contre, reconnaître notre responsabilité dans le choix de ces priorités et de ce qui en découle, à mon avis, ça permet de vivre les choses avec davantage de sérénité :)
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R
Il en faudrait plus pour me dégouter car je suis habituée à cette façon de fonctionner. Mais je ne me suis peut-être pas assez posée sur la question de ma responsabilité. J'en ai conscience, effectivement, mais quelle en est la part?<br /> Je pense que vous avez raison, la réflexion doit être plus large. Il s'agit de déconstruire un schéma tant pour la femme que pour l'homme. Mais je suis sereine pour les générations à venir, les lignes bougent :)
F
Chère Raphaëlle, <br /> Est ce l’auto victimisation de la femme maman moderne, ne limite pas sa liberté ? <br /> Vois le bon côte des choses, quelle chance tu as de sentir du linge propre tous les jours que dieu fait, et je ne te parle pas des douces odeurs de cuisine...<br /> Est ce qu’il ne serait pas temps pour toi d’enfourcher la vie et de prendre en main les rênes du bonheur.<br /> Je te laisse, ma femme m’appelle pour le repas et ma bière quotidienne a déjà trop réchauffée. <br /> La bise à chérie. Belle journée à toi.
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R
Je ne crois pas pratiquer l'auto victimisation. Je témoigne simplement de mon ressenti, d'ailleurs partagé par d'autres femmes.<br /> Être heureux (comme c'est mon cas), n'empêche pas d'être réaliste et de pointer du doigt ce qui peut encore être amélioré.<br /> De belles journées à toi :)
A
C'est un peu facile de généraliser ce qu'il nous arrive à toute une population mais ce n'est jamais la vérité. Il vous arrive cela alors concerne tout le monde : faux. J'ai plein de couple dans mon entourage oú ce que vous qualifiez de "generale" n'existe pas : parfois c'est l'homme qui a la charge mental car madame travail beaucoup et a un poste a responsabilité, parfois même et je vais vous surprendre : c'est 50/50 et même de plus en plus souvent ! Non tous les hommes ne sont pas des boulets juste bon a appliquer un ordre de leur femme. C'est assez insultant et exécrable à lire en tant qu'homme qui a en horreur le fait d'exploiter d'autres humains pour son petit confort personel. Je ne supporterais jamais d'être dans un couple ou mon/ma partenaire fait tout et moi rien ou même gère tout et moi rien. Et on est plein dans ce cas. Alors stop les petits clichés et arrêtez de croire que vous êtes le centre du monde et que tout tourne dans le même sens que vous ! Je vais vous révéler quelques choses : la beauté et la force de l'humain résident dans sa diversité. Chaque être humain est différent, unique, personne ne vie "comme les autres" il n'existe pas de généralité et "les gens" est a prescrire de notre vocabulaire !c'est ce qui fait en partie que nous avons évolué jusqu'à maintenant. Les généralité son très réductrices quant a la puissance et la beauté de l'espèce humaine !<br /> Alors que vous racontiez votre vécu, avec une très bonne prose, est une chose mais s'il vous plait arrêtez cette généralisation puéril et facile, ça ne fera pas avancer les choses !
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R
Eh bien! Quelle réaction! Il est vrai que tout le monde ne fonctionne pas de la même façon et tant mieux. Cependant, autour de moi, dans la vraie vie comme sur les réseaux sociaux, je constate que, souvent, la charge mentale pèse davantage sur la femme que sur l'homme. Et si les mentalités évoluent, il y a encore du chemin à parcourir.<br /> Le monde ne tourne pas autour de moi, mais lorsque vous lisez un article de mon blog, vous lisez ma vie, mon point de vue. Je ne prétends pas faire une étude sociologique, je ne suis que blogueuse.<br /> Et pour recevoir également des témoignages de femmes, je constate que cet article génère des réactions négatives d'hommes tandis que les femmes s'y reconnaissent. Il semblerait donc que je ne sois pas tout à fait dans les "petits clichés".<br /> Désolée que vous vous soyez senti insulté, là n'était pas mon but. Mon but est de partager. Et je crois, au contraire, que la parole fait avancer les choses.
C
Tellement vrai ! En lisant votre témoignage, je me suis dit "Tiens, ma jumelle"! Mais je pense que nous sommes bien plus que deux à nous reconnaître dans la charge mentale de l'expédition alpine. Sauf que chez nous, c'est moi la skieuse, j'adore ça et ne m'imaginer pas me passer des vacances à la montagne ! J'encaisse donc sans broncher ! C'est moi qui le veux, je ne peux pas me plaindre !
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R
Il ne s'agit pas de se plaindre à proprement parler mais de témoigner, de faire savoir. Je le vis désormais plutôt bien car ma situation s'améliore mais j'en ai longtemps souffert. Je n'y mettais pas de mots et lorsque j'ai découvert ces 2 mots, "charge mentale", j'ai enfin pu identifier et verbaliser ce que je ressentais. Et ça m'a par conséquent permis de changer les choses.<br /> Et chez nous, nous aimons tous le ski et moi, ce que j'aime par-dessus tout, c'est passer du temps à 5. Alors, les tracas pèsent bien peu par rapport aux plaisirs que ces vacances me procurent ;)