Focus sur ma vie en solo : 2016

Publié le par Raphaëlle

Je ne sais pas si cet article vous intéressera mais il me plait de le poser là, comme un témoignage de la vie que j’ai menée pendant longtemps. Car ce blog, je l’écris pour vous mais aussi pour moi.

Notre vie de famille et de couple étant en pleine transition (pour motif professionnel), j’aimerais garder ici ce qui commence déjà à m’échapper : le souvenir d’une vie où j’étais souvent seule à tout gérer.

Je fais donc un focus sur ma vie d’avant le Covid. Partons sur l'année 2016.

 

Chéri quitte le foyer le lundi matin, à l’heure où les corps et les esprits sont en sommeil. Numéro 1 et 2 sont au collège. Numéro 1 en 4ème et numéro 2 en sixième. Quant à numéro 3, elle est en CP.

Les grands prennent le bus pour se rendre dans leur établissement et en revenir. Et moi, le matin, je dois étendre le linge si j’ai fait tourner une machine le soir (c’est-à-dire bien souvent) puis je quitte la maison vers 7h20.

Je dépose la petite à l’école à 7h30, à l’heure d’ouverture de la garderie. Parfois, nous arrivons avant l’ouverture du portail et nous attendons dans la voiture. Elle est souvent la première ou la deuxième. Elle ne s’en plaint pas.

La conduire à l’école me fait repartir en arrière. Je « perds » près d’une demi-heure sur mon trajet domicile-travail. Pour vous dire : je la dépose à 7h30 et j’arrive au travail à 8h30. Le temps de me garer au parc-relais et de monter dans un tram. Puis, je fais le choix de prendre un second tram ou de terminer la route à pied.

Quand j’arrive au travail, ma journée est déjà bien entamée.

Souvent, je viens la récupérer vers 18 heures. Parfois plus tard. Elle ne semble pas m’en tenir rigueur mais ses journées sont très longues.

 

Une fois rentrée, je dois gérer les devoirs, les repas, les disputes. Je dois rappeler les mêmes choses sans fin, et sans relais. Je dois le faire seule. Je dois être tout en même temps. Le père et la mère. L’autorité, l’oreille, la conseillère, la coach, la douceur, la chef d’orchestre et la maîtresse du temps.

Il faut préparer les vêtements de numéro 3 et signer les mots dans le carnet de numéro 2. Il faut les conduire et les ramener du sport. Et si l’un d’eux trouble mon sommeil en toussant dans la nuit, c’est bien moi qui dois aller vérifier, rassurer, soigner.

Même malades, je les amène à l’école en général. Et je croise les doigts pour qu’on ne m’appelle pas dans la journée pour venir récupérer l’enfant. Souvent, après les avoir déposés, j’appelle le médecin à 8h tout pile en espérant avoir une place pour le soir même. Et après la journée de travail/école, j’accompagne l’enfant chez le médecin puis à la pharmacie et je veille à ce qu’il prenne son traitement.

Normal me direz-vous ? Oui, mais seule. Et ça se rajoute aux mille chose à faire quotidiennement.

 

Je travaille à 80%. Une chance. Un choix. Je suis libre le mardi. J’écris, je fais le ménage, les courses, les comptes, le repassage. Je prends mes rendez-vous ce jour-là aussi, bien-sûr. J’optimise pour être le plus libre possible le week-end, pour profiter du temps que nous avons en famille. Un temps précieux que nous avons appris à apprécier durant les quelques mois où nous avons vécu en Guadeloupe, loin de nos familles et de nos amis.

En revanche, je travaille le mercredi. Les grands se gèrent. La petite va au centre de loisirs. Le centre, il est encore plus loin que l’école. Il faut partir un peu plus tôt le matin. Mes beaux-parents prennent parfois le relais pour aller la récupérer et la conduire à la danse.

 

J’apprécie le vendredi, car chéri rentre le jeudi soir la plupart du temps. Il peut donc conduire la petite à l’école et/ou aller la chercher. Il peut me relayer un peu. Mine de rien, n’avoir à penser qu’à soi le matin, c’est confortable même quand tu as du trajet, même quand tu travailles ? Et il s’occupe des devoirs.

 

Et puis, il y a les aléas. Les moments différents. Un appel du collège pour insubordination de l’ado. Un rendez-vous chez le dentiste, l’ophtalmo ou l’allergologue qui m’oblige à courir dans tous les sens.

Je dois jouer à l’infirmière et au policier. Le soutien de mon époux me manque lorsque je dois jongler avec toutes les obligations ou que je suis contrainte de me fâcher.

 

Je supporte cette vie que j’ai à moitié choisi sans me poser trop de questions. M’interroger serait trop risqué. Parfois je pleure, je m’écroule mais je me reprends toujours. Pas le choix. Si je craquais, qui gèrerait ? Et un jour, tout sera plus facile…

 

Aujourd’hui, tout est plus facile. Les enfants ont grandi, se sont assagis, autonomisés… Ils gèrent leurs déplacements. Parfois même se rendent-ils chez un médecin seuls.

Et aujourd’hui, chéri vit avec nous. Et ça, c’est une autre histoire que nous sommes en train d’écrire.

 

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